P-au-P, 24 mai 2019 [AlterPresse] --- Les secteurs féministes annoncent, pour le dimanche 26 mai 2019, une marche spéciale, en protestation contre les cas d’agressions sexuelles à l’encontre d’étudiantes de deux universités privées à Port-au-Prince.
Lors d’une intervention à l’émission FwoteLide sur AlterRadio 106. 1 FM, la responsable de l’organisation Nègès Mawon, Pascale Solage, presse les autorités d’assumer leurs responsabilités, afin d’empêcher la répétition de tels actes.
Arme de destruction, le viol constitue « un choc immense » pour les femmes, qui en sont victimes, déplore-t-elle, signalant « une ampleur exagérée » des actes de viols depuis quelques mois en Haïti.
Nègès Mawon critique l’attitude des citoyennes et citoyens, qui culpabilisent les femmes victimes de viols, les poussant à avoir honte d’aller porter plainte contre leurs agresseurs.
Deux étudiantes de l’Université privée Quiskeya (Uniq) ont été sexuellement agressées, le vendredi 17 mai 2019, à Turgeau, non loin de la rue Mont Joli (dans la capitale, Port-au-Prince), a fait savoir l’Uniq, dans un communiqué.
Pour sa part, l’ancienne titulaire du Ministère à la condition féminine et aux droits des femmes (Mcfdf), Marie Laurence Jocelyn Lassègue, qui intervenait également sur AlterRadio 106.1 FM, a dénoncé une banalisation du viol.
Elle appelle les internautes à ne pas seulement se contenter de condamner, à travers les réseaux sociaux, les agressions sexuelles subies par les étudiantes, mais aussi à agir contre ce phénomène.
La façon de s’habiller d’une femme n’a rien à voir avec une incitation au viol, réagit la militante féministe, fondatrice de l’organisation Fanm yo la.
Elle estime que de tels propos tendraient à pousser la femme à avoir un sentiment de culpabilité envers elle.
Lassègue exhorte les citoyennes et citoyens à se solidariser aux victimes du viol, considéré comme un crime en Haïti depuis 2005.
Les violeurs doivent être gardés en prison pour leurs crimes, souhaite Marie Laurence Jocelyn Lassègue. [emb gp apr 24/05/2019 13:25]