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Haiti : Pour ou contre le projet gouvernemental de dialogue national ?

P-au-P., 20 avril 05 [AlterPresse] --- Le Collectif pour la conférence nationale haïtienne souveraine (CNHS) presse le président provisoire Boniface Alexandre de revenir sur son projet de dialogue national.

La CNHS dénonce le caractère étriqué et exclusif de la démarche de l’Exécutif.

Le collectif relève certaines incohérences dans l’arrêté présidentiel relatif au dialogue national comme par exemple l’injonction de ne modifier ni dans la forme ni dans le fond l’accord de transition du 4 avril conclu entre le gouvernement intérimaire et une partie de la classe politique et la société civile. L’article 3 de l’arrêté suggère aussi de ne pas changer le calendrier électoral. Des élections locales, législatives et présidentielles devant mettre fin à la transition ouverte par la démission et le départ en exil du président Jean Bertrand Aristide sont prévues à la fin de l’année 2005.

Seule une conférence nationale haïtienne souveraine peut conduire à l’élaboration d’un nouveau contrat social et à la refondation de la nation, de l’avis du coordonnateur technique la CNHS, Amary Joseph Noà« l.

Le coordonnateur politique de la CNHS a pour sa part pris ses distances vis-à -vis de l’idée de la signature d’un pacte de gouvernabilité agitée dans la classe politique et fortement encouragée par des représentants des Nations unies en Haïti.

L’ancien sénateur Turneb Delpé y voit une manœuvre grossière de certains partis politiques ayant soutenu le projet gouvernemental de dialogue national pour s’aménager une sortie face au peu d’adhésion que rencontre ce projet auprès de l’opinion.

D’autres formations politiques ne partagent pas l’avis du secrétaire général du Parti national démocratique et progressiste haïtien (PNDPH). C’est le cas notamment des trois partis sociaux-démocrates en passe de fusionner, le PANPRA de Serge Gilles, le CONACOM de Victor Benoît et Ayiti Kapab de Robert Auguste. Ces formations estiment que « le pays ne pourra en aucun cas sortir du bourbier sans ce pacte de gouvernabilité ».

Le Collectif pour la conférence nationale haïtienne souveraine a vu le jour le 22 juillet 2004. Il comptait à sa naissance, selon ses responsables, 220 membres fondateurs. [vs apr 20/04/05 18 : 00]