P-au-P, 13 mai 2019 [AlterPresse] --- L’insécurité, qui ne cesse d’endeuiller les familles, est politique, estime le député de Grand-Goâve, Jean Marcel Lumérant, qui participait à l’émission TiChèzBa sur AlterRadio 106.1 FM le week-end écoulé.
Il s’agit pour les protagonistes, d’occuper le terrain, en perspective des prochaines élections, explique le parlementaire, craignant que cette situation débouche sur d’autres massacres.
Des bandits auraient des liens avec des autorités étatiques, dont certaines seraient impliquées dans des massacres à travers le pays, déplore-t-il.
Dans un rapport d’enquête, la Direction centrale de la police judiciaire (Dcpj) exige du parquet de Port-au-Prince l’arrestation du directeur général du Ministère de l’intérieur et des collectivités territoriales (Mict), Fednel Monchery, et du délégué départemental de l’Ouest, Rigaud Duplan, entre autres, pour leur implication présumée dans le massacre perpétré le 13 novembre 2018 à la Saline (centre-ville de Port-au-Prince).
Ces autorités étatiques ont été déjà indexées par des organisations de défense de droits humains dont le Réseau national de défense des droits humains (Rnddh).
Le bilan de cette tuerie s’élève à au moins à 71 morts, selon un rapport publié par le Rnddh, le jeudi 20 décembre 2018.
Le député Lumérant souligne un manque de volonté politique du pouvoir en place pour combattre l’insécurité.
Le manque d’harmonie entre la présidence et le Conseil supérieur de la Police nationale (Cspn) a également permis à l’insécurité de se développer, pense-t-il.
Les membres de l’équipe gouvernementale, qui ne faisaient pas confiance au directeur général de la Police nationale d’Haiti, Michel-Ange Gédéon, ont mis ce dernier dans une situation difficile, l’empêchant de lutter contre ce fléau, ajoute-t-il.
Un rapport, rendu public, le 3 mai 2019 par le Rnddh, fait état de 101 morts, dont 13 policiers nationaux, pour le premier trimestre de l’année 2019. [emb gp apr 13/05/2019 14:30]