P-au-P., 19 avr. 05 [AlterPresse]--- Josef Ratzinger, 78 ans, cardinal allemand faisant partie de la curie romaine jusque dans la soirée du 19 avril 2005, vient de succéder aujourd’hui au défunt polonais Karol Wojtyla (feu Pape Jean Paul II) à la tête de l’église catholique romaine, devant une foule immense rassemblée sur la Place de la Basilique Saint-Pierre de Rome (Italie).
Le nouveau Pape, 264 e successeur de Saint-Pierre, qui fait office désormais de chef du Vatican, prend le nom de Benoît XVI. Il a été élu par les 115 cardinaux du monde à l’issue de seulement 24 heures de conclave.
L’intermède n’aura duré que dix-sept jours après le décès, à 84 ans, le samedi 2 avril 2005 à 21 :37 (19 :37 GMT) de Karol Wojtyla élu en 1978.
La foule a attendu environ 2 heures après l’apparition de la fumée blanche sortant des cheminées du Vatican, pour faire un brin de connaissance avec Benoît XVI et scander « Vive le Pape », à qui les nombreuses et nombreux fidèles catholiques romains - attendant avec impatience le grand moment de l’annonce officielle du choix - ont réservé un grand triomphe.
Après avoir salué les sœurs et frères réunis sur la Place Saint-Pierre de Rome, les premiers mots, en langue italienne, de Benoît XVI ont été un
hommage à Jean Paul II.
« Après le grand Pape Jean Paul II, messieurs les cardinaux m’ont élu, un simple et humble travailleur de la vigne du Seigneur... Je me confie surtout à vos prières dans la joie du Seigneur ressuscité. Ayant confiance dans son règne permanent, nous avançons. Le Seigneur nous aidera. Et Marie, sa mère très sainte, est de notre côté. Graciae (Merci) », ont été les premières paroles du nouveau Pape allemand en s’adressant à la foule.
Puis, il a donné la première bénédiction Urbi Et Orbi de son pontificat.
La cérémonie d’intronisation du nouveau Pape a été retransmise en direct par diverses télévisions du Monde, en présence de plusieurs photographes du
Vatican.
L’ancien cardinal Ratzinger est présenté plutôt comme un conservateur. Il a commencé à travailler avec Karol Wojtyla en 1981 au sein de la Congrégation de la Doctrine de la Foi, a longtemps œuvré dans l’enseignement des dogmes
de l’Eglise Catholique Romaine.
Il vaut mieux attendre, il peut étonner le monde, contrairement à la perception qu’on a de lui, a prévenu un évêque interrogé par l’une des chaînes de la télévision française.
C’est la deuxième fois consécutive, depuis Adrien VI (1522-1523), que les cardinaux du Monde entier ont jeté leur dévolu sur un cardinal non italien
pour devenir le chef de l’Eglise Catholique Romaine, après le choix du polonais Karol Wojtyla (Jean Paul II) en 1978.
Les prochaines semaines permettront de répondre à différentes interrogations en ce qui concerne la ligne et le style que va adopter le nouveau Pape Benoît XVI : l’exercice de la direction pontificale ? les questions de décentralisation et de déconcentration des pouvoirs dans les différentes hiérarchies ? Est-ce qu’il entreprendra beaucoup de voyages à travers le Monde et pratiquera une politique d’ouverture vis-à -vis des autres fois, des autres religions, comme a essayé de le faire Jean-Paul II ?
Comment définira-t-il les relations au sein de l’Eglise Catholique Romaine ? les relations entre congrégations, entre religieuses et religieux ? les responsabilités à assumer par les femmes, les religieuses, les sœurs dans le quotidien de l’Eglise Catholique Romaine ? les relations qu’il entretiendra avec la Presse internationale ?
Quelle position aura-t-il sur la contraception, la planification familiale ? les positions dogmatiques de feu Jean-Paul II sur l’utilisation du préservatif, dans le contexte de la prévention du SIDA ? le célibat des prêtres et des religieuses ? Quid de la théologie de la libération défendue principalement par les ecclésiastiques latino-américains qui « justifient la lutte, y compris violente, contre la corruption, la dictature et la misère sociale dont sont victimes des populations du Sud » ?
Autant de questions qui restent en suspens pour quelques jours, semaines et mois à venir.[rc apr 19/04/05 16 :00]