P-au-P, 09 mai 2019 [AlterPresse] --- Des organisations de défense et de promotion de droits humains désapprouvent une motion, déposée par une majorité de députés, visant à faire obstacle à la publication du rapport complémentaire de la Cour supérieure des comptes et du contentieux administratif (Cscca), relatif à la gestion des fonds PetroCaribe, apprend l’agence en ligne AlterPresse.
Parmi ces organisations, figurent la Commission épiscopale nationale (catholique romaine) Justice et Paix (Ce-Jilap), le Centre d’analyse et de recherche en droits humains (Cardh), le Centre œcuménique des droits humains (Cedh), le Conseil haïtien des acteurs non-étatiques (Conhane) et le Réseau national de défense des droits humains (Rnddh), entre autres, regroupés au sein d’une structure appelée « Ensemble contre la corruption » (Ecc).
Un groupe, réunissant une soixantaine de députés, a déposé une motion, appelant à juger les membres de la Cscca, par devant la Haute cour de Justice, pour manquement à la réalisation de leur mission, s’insurgent-elles.
Par cette motion, ces députés tenteraient aussi d’éviter, à la questure de la chambre des députés, tout contrôle et toute vérification par la Cscca, estiment ces organisations, dans une lettre en date du jeudi 9 mai 2019, adressée au président de la chambre des députés, Gary Bodeau.
Dans une correspondance en date du 11 avril 2019, le regroupement « Ensemble contre la corruption » a demandé aux membres de la Cscca de réaliser un audit de la questure de la chambre des députés et du sénat de la république, suite à des informations financières scandaleuses, diffusées dans les médias et les réseaux sociaux, soulignent ces organisations de défense et de promotion de droits humains en Haïti.
La motion de la soixantaine de députés arrive dans un contexte, où la Cscca se prépare à communiquer son rapport complémentaire sur la gestion des Fonds PetroCaribe.
Ce genre d’accusation devrait-être soutenu par des preuves irréfutables, considère le regroupement « Ensemble contre la corruption », appelant les citoyennes et citoyens à « monter la garde, pour éviter que les parlementaires entraînent le pays dans ce jeu macabre de protection des dilapidateurs des fonds du trésor public ».
« Où est le rapport d’audit de travaux et de gestion des membres de la Cscca, sur lequel s’appuient vos collègues dans cet acte d’accusation » ?, s’interroge le regroupement « Ensemble contre la corruption ».
« Le premier rapport était très accablant pour des ordonnateurs publics, qui n’ont pas su respecter toutes les règles de la bonne gouvernance ou qui ont sciemment participé à la dilapidation de ces fonds », rappelle « Ensemble contre la corruption ».
Des irrégularités graves, des fautes de gestion et des détournements de fonds ont été relevées dans un audit incomplet de la Cscca sur le programme PetroCaribe, rendu public le 31 janvier 2019.
De hauts dignitaires de l’Etat, dont des premiers ministres, ainsi que d’anciens ministres, d’anciens directeurs généraux et des responsables de firmes de constructions sont également indexés dans la mauvaise gestion de plusieurs milliards de dollars américains du programme PetroCaribe.
Un audit complet, promis par la Cscsa pour avril 2019, sur cette affaire, tarde encore. [emb rc apr 09/05/2019 17:15]