Par Daphnine Joseph
P-au-P, 1er mai 2019 [AlterPresse] --- Des centaines de personnes, dont des ouvrières et ouvriers en majorité, ont marché, ce mercredi 1er mai 2019, dans les rues de Port-au-Prince, en vue d’exiger 1,500.00 gourdes (Ndlr : US $ 1.00 = 87.00 gourdes ; 1 euro = 103.00 gourdes ; 1 peso dominicain = 1.90 gourde aujourd’hui) comme salaire minimum journalier pour les ouvrières et ouvriers, a observé l’agence en ligne AlterPresse.
Cette marche s’est tenue à l’occasion de la journée internationale des travailleuses et travailleurs, ou officiellement de la « fête du travail et de l’agriculture » en Haïti.
Les manifestantes et manifestants se sont rassemblés, tôt dans la matinée, vers 8:00 am (12:00 gmt), devant les locaux de la Société nationale des parcs industriels (Sonapi) pour réclamer à l’État haïtien de meilleures conditions de travail.
La foule, qui était composée, au départ, d’une centaine de personnes, a considérablement grossi, après avoir rejoint un autre groupe de protestataires, au niveau du carrefour de l’Aéroport et de la route de Delmas, pour terminer sa course au Champ de Mars, principale place publique de la capitale.
Les protestataires, dont certains portaient des T-shirts jaunes et rouges, ont souhaité de meilleurs accompagnements sociaux pour les ouvrières et ouvriers.
Ils ont aussi appelé à la cessation de tout prélèvement arbitraire d’impôts sur leurs revenus.
« Nous payons des taxes, mais l’Etat refuse de nous accorder un salaire minimum de 1,500.00 gourdes, une pitance qui ne saurait répondre à nos besoins », a critiqué Anne-Rose Décimus, porte-parole du Respect des ouvriers haïtiens de la manufacture (Roham).
Aba salè tibèkiloz : Ouvriye ak ouvriyèz yo egzije 1, 500 goud kòm salè minimòm, san ogmantasyon (« A bas ce salaire dérisoire : les ouvrières et ouvriers exigent 1,500.00 gourdes comme salaire minimum avant toute augmentation »), pouvait-on lire sur une banderole, brandie par des protestataires.
Les manifestantes et manifestants étaient aussi munis de pancartes, sur lesquelles figuraient des revendications appelant à une meilleure prise en charge des travailleuses et travailleurs.
La foule était accompagnée d’un groupe de rara (groupe musical ambulant), qui créait l’animation durant le défilé, encadré par les forces de l’ordre.
Durant la marche, des jeunes en ont profité pour réaliser, sur certains murs, des graffitis charriant les revendications de la lutte ouvrière.
Télémaque Pierre, porte-parole de la plateforme syndicale des usines textiles, a souhaité l’ouverture d’une enquête sur le directeur de l’Office national d’assurance-vieillesse (Ona), qui aurait dilapidé, dit-il, les fonds de l’institution.
Les participantes et participants à la marche ont répondu à l’appel des organisations syndicales, dont la Centrale nationale des ouvrières et ouvriers haïtiens (Cnoha), du Roham et d’Antèn ouvriye Ayiti, entre autres. [dj emb gp apr 01/05/2019 15:00] »