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Jean Michel Lapin nouveau premier ministre d’Haïti pour succéder à Jean Henry Céant

P-au-P., 09 avril 2019 [AlterPresse] --- Le chef de l’Etat Jovenel Moïse a annoncé, sur son compte twitter, ce mardi 9 avril 2019, la désignation de Jean Michel Lapin comme premier ministre d’Haïti, pour succéder à Jean Henry Céant, consécutivement à des consultations avec les deux chambres du parlement.

« Suite aux consultations, que j’ai eues avec les présidents de la chambre des députés et du sénat de la république, j’ai désigné le citoyen Jean Michel Lapin comme nouveau premier ministre », a tweeté le chef de l’État peu après 6:00 (10:00 gmt).

Trois noms avaient été donnés par le président Jovenel Moïse, à savoir l’ancien sénateur et maire Jean Gabriel Fortuné, le premier ministre par intérim (jusqu’à cette désignation) et ministre de la culture Jean Michel Lapin et l’ancienne consule d’Haïti à Boston (Etats-Unis d’Amérique), Marjorie Alexandre Brunache.

C’est pour la 3e fois, en deux ans, que le chef de l’Etat choisit un nouveau premier ministre, dans un contexte de crise multiforme en Haïti, observe AlterPresse.

Déjà, la perspective de ce choix avait été mal accueillie par quelques responsables politiques, qui avaient eu à discuter, avec Jovenel Moïse, autour de la situation politique.

Le signal reçu est que le chef de l’État ne compterait faire aucun pas, hors de son cercle d’amis, pour tenter d’apaiser les tensions politiques latentes.

L’ancien député Sadrac Dieudonné, du parti politique Mouvement chrétien pour une nouvelle Haïti (Mochrena), est très critique. Il estime que le chef de l’Etat n’a tiré aucune leçon de la crise.

Mettre sur pied un gouvernement, sans poser les véritables problèmes du pays contribuera à aggraver la situation, estime, de son cöté, le dirigeant de l’Orientation démocratique pour Haiti (Odep-Haïti), Volcy Assad.

Lourde tâche

Les prochains jours risquent d’être éprouvants pour le pays, où le tableau socio-économique demeure très sombre.

Les problèmes à régler représentent de véritables défis. Un d’entre eux, c’est bien l’approvisionnement du marché en produits pétroliers, tandis qu’une pénurie récurrente affecte le pays depuis janvier 2019. Difficultés d’acquitter la facture pétrolière et tentative de libéraliser le marché, de manière informelle, se conjuguent.

Résultat : rareté du carburant, consommatrices et consommateurs aux abois, hausse considérable des prix de ce produit stratégique et transversal sur le marché parallèle. Jusqu’à 500.00 gourdes (environ 6.00 USD) un gallon de gazoline, soit un doublement du prix. Ce qui fait craindre un retour à la normale, avec des prix ajustés arbitrairement à la hausse.

La décision d’augmenter les prix du carburant, en juillet 2019, avait provoqué de très graves émeutes durant 3 jours (6, 7 et 8 juillet 2019). Le gouvernement de Jack Guy Lafontant avait, alors, dû annuler la décision d’augmenter les prix des produits pétroliers sur le marché national.

Il y a également : la chute continue de la gourde (Ndlr : US $ 1.00 = 84.00 gourdes ; 1 euro = 100.00 gourdes ; 1 peso dominicain = 1.80 gourde aujourd’hui), un déficit budgétaire chronique, l’inflation et la prolifération effrénée des gangs dans les quartiers, à six mois d’une échéance électorale législative incertaine, prévue pour octobre 2019. [apr 09/04/2019 08:00]