Par le Regroupement des Haïtiens de Montréal contre l’Occupation d’Haïti
(REHMONCO)
Soumis à AlterPresse le 18 mars 2019
Une fois de plus, Michel Martelly (alias Sweet Micky) s’apprête à donner son infâme spectacle à Montréal. Disons-le sans fard : la présence publique même de cet individu, en quelque circonstance que ce soit, est un affront à la dignité des femmes de partout et, particulièrement, à celle des femmes de notre communauté.
Commençons par, déconstruire deux mythes récurrents et promus ad nauseaum par ceux et celles qui justifient la présence de Sweet Micky sur la « scène artistique ».
1) L’indécence de ses chansons, ses gestes, ses paroles seraient le reflet de la société haïtienne en décadence. Autrement dit : Sweet Micky dévoile au grand jour l’immoralité, la putridité d’une société hypocrite, se cachant derrière un voile cousu de fil blanc. Cet argument fallacieux ne tient pas la route. Le « succès » de Martelly, « chanteur » dévoyé et misogyne, et éventuellement de Martelly, « homme politique », résulte du constant soutien d’un secteur de l’oligarchie et du gouvernement étatsunien. Martelly défend leurs intérêts. Il est l’homme qu’il leur faut ; et à partir de lui, un parti est élaboré, celui des tèt kale (crâne rasé), expression symbolisant clairement le mépris de la réalité politique haïtienne. Le Martelly-Sweet Micky est le produit de ce système de domination, il incarne sa perception du peuple et son idéologie. S’il faut comprendre que Sweet Micky reflète une réalité sociale, c’est bien celle d’une partie des classes dominantes, prête à tout pour reproduire le statu quo.
2) Sweet Micky serait un « artiste », et en tant que tel, devrait pouvoir s’exprimer librement. Autrement dit : Martelly sur scène (métamorphosé en Sweet Micky) devient un « artiste » apolitique, qui jouit de la liberté d’expression. Cet argument, qui dévoile une conception perverse de l’art puisqu’elle confond liberté de création et messages misogynes, ne fait que reprendre l’idéologie phallocrate imprégnée dans la culture patriarcale. La femme, son sexe, son corps, peuvent être sujets de dérision dans la mesure où ils sont perçus comme objets sexuels, conçus pour le plaisir de l’homme. À sa façon, Sweet Micky le rappelle sans cesse dans ces spectacles. Son sexisme pornographique est en fait une arme de dissuasion et de répression contre toute personne qui ose le critiquer en tant que « chanteur », mais aussi en tant qu’ « homme politique ».
Boycotter le spectacle odieux de Martelly est un devoir pour tous citoyens, toutes citoyennes d’origine haïtienne ou non qui se respectent. Comme l’ont déjà fait les communautés haïtiennes de New York et de Miami, il faut que Sweet Micky sache, une bonne fois pour toutes, que son sexisme, sa misogynie, son incitation à la haine des femmes, ne seront plus tolérés.
Pour authentification,
Renel Exentus
Ricardo Gustave
Contact : rehmoncohaiti1915@gmail.com