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Politique/Crise : La Cidh et la Caricom préoccupées par l’aggravation des violences en Haïti

P-au-P, 28 févr. 2019 [AlterPresse] --- La Commission interaméricaine des droits humains (Cidh) et la Communauté économique des Caraïbes (Caricom) expriment de vives préoccupations par rapport à la recrudescence des violences en Haïti.

La Cidh annonce la mise en place d’une salle de coordination et d’intervention rapide et intégrée (Sacroi), dans l’objectif de surveiller la situation des droits humains dans la république caribéenne, dans un communiqué dont a pris connaissance l’agence en ligne AlterPresse.

Des violences et une perturbation des activités globales ont été enregistrées, du jeudi 7 au lundi 18 février 2019, dans la capitale Port-au-Prince et plusieurs villes de provinces, lors des mouvements de protestations pour exiger la démission du président Jovenel Moise ainsi que dénoncer la corruption et la situation économique.

Au moins 26 personnes ont été tuées et plus de 77 ont été blessées, durant cette période de début février 2019, rapporte la Cidh, se référant à des données recueillies par la branche en Haïti du Fonds des Nations unies pour l’enfance (Unicef).

Tout en se solidarisant avec les familles des personnes décédées, la Cidh réclame de l’Etat une enquête sur ces décès, avec la diligence requise et selon la procédure, afin de déterminer les responsabilités et de rendre justice.

La Commission interaméricaine des droits humains appelle l’État « à respecter les manifestations et à engager un dialogue avec tous les protagonistes impliqués, afin de rechercher une solution pacifique à la grave crise politique et économique que traverse le pays ».

L’exercice de la protestation sociale - l’une des formes d’exercice du droit de réunion et de la liberté d’expression - ne saurait être perçu comme une menace pour l’ordre public.

La Cidh exhorte le gouvernement à garantir la protection des droits à la vie, à l’intégrité personnelle et à la liberté de toutes et de tous, dans les mobilisations sociales menées dans le cadre de l’exercice du droit de réunion et de manifestation pacifiques.

Elle encourage les protagonistes à rechercher une solution à la crise, à travers un processus de dialogue pacifique et inclusif, et dans le strict respect des droits humains.

Par ailleurs, la Caricom appelle à la cessation de la violence en Haïti, afin de renforcer le développement du pays et de la région, rapporte l’agence d’information latinoaméricaine Prensa latina.

L’entité régionale caribéenne est disposée à aider "de toutes les manières possibles" à trouver une solution aux troubles, qui déstabilisent Haïti, a déclaré le secrétaire général de la Caricom, le Dominiquais Irwin LaRocque, à l’occasion de la 30e Conférence des chefs de gouvernement du Caricom, déroulée les mardi 26 et mercredi 27 février 2019 à St. Kitts et Nevis.

La Caricom invite toutes les parties, impliquées dans le conflit, à participer à un dialogue constructif, qui devrait permettre à Haïti de revenir à un état normal. [emb rc apr 28/02/2019 13:40]