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Haïti-Politique : Le Cardh réclame une enquête d’Etat sur les incidents survenus dans les locaux des Consulats d’Italie et du Pérou

P-au-P, 26 févr. 2019 [AlterPresse] --- Une enquête d’Etat s’avère nécessaire autour des incidents survenus, le mardi 12 février 2019, dans les locaux des Consulats d’Italie et du Pérou en Haïti, estime le Centre d’analyse et de recherche en droits humains (Cardh), dans un rapport transmis à l’agence en ligne AlterPresse.

Cette enquête doit être conduite conjointement avec les États concernés sous l’observation d’une entité internationale pour élucider la question, recommande-t-il.

Le personnel consulaire peut être appelé à témoigner par devant les juridictions nationales, conformément aux prescrits de l’article 44 de la Convention de Vienne de 1993 sur les relations diplomatiques et consulaires, poursuit-il.

Des agents de la Police nationale d’Haïti (Pnh) ont dispersé, le 12 février 2019, à coup de gaz lacrymogènes, une manifestation populaire exigeant le départ du président Jovenel Moïse aux abords du Champs de Mars.

Plusieurs des manifestants sous le choc ont fait irruption, vers 4h : 45 de l’après-midi, dans les locaux des Consulats d’Italie et du Pérou en Haïti, situés au numéro 40 de la rue Lamarre.

« Certains en sont sortis et se sont dirigés vers le Nord de la rue Lamarre (Petit Séminaire, Collège Saint-Martial) en emportant des armes de grands calibres (des fusils de calibre 12 et d’autres armes du style Galil) et d’autres matériels », fait savoir le Cardh.

Un autre groupe a ensuite pénétré dans les locaux desdits consulats.

Plusieurs personnes auraient été tuées aux Consulats lors de l’incident, a signalé le sénateur Evalière Beauplan.

Deux manifestants auraient été abattus et enlevés de suite, selon des informations rassemblées par le Cardh qui exige une enquête pour établir les faits, puisqu’il y a eu de nombreuses disparitions lors des manifestations du 12 février.

Ces protestataires s’apprêtaient, dit-il, à s’échapper par une fenêtre de la partie sud du bâtiment, limitrophe au bureau de suivi du Programme national de cantine scolaire et au quartier général des forces armées d’Haïti, à la rue Geffrard.

« Aucun mort n’a été constaté aux espaces où l’on nous a conduits pour le constat ». Par contre, « des empreintes digitales et des traces de sang » ont été constatées sur un pan de mur à l’extérieur du bureau du chef de sécurité, révèle un procès-verbal dressé par le juge de la section Sud de Port-au-Prince, Me. James Saint-Jean, sur ces incidents.

Le juge de paix a été autorisé, par le chef de sécurité, à visiter seulement quelques endroits alors que tous les compartiments de l’immeuble étaient concernés, fait remarquer le Cardh, tout en appelant à analyser tous les faits entourant ces incidents.

Aux environs de 1h:50 du matin, deux (2) voitures PICK UP, dont les arrières étaient recouverts, ont laissé l’immeuble logeant lesdits Consulats, indique-t-il.

Le corps consulaire a condamné fermement les attaques perpétrées contre les Consulats du Pérou et d’Italie, dans une note publiée deux jours après l’incident, soit le 14 février 2019.

Toutefois, il n’a apporté aucun démenti formel aux rumeurs sur les tueries.

Jusqu’à date, aucune prise de position formelle n’a été prise sur la question, ni par le président de la république, ni par le ministre des affaires étrangères.

Dans son adresse à la Nation, le samedi 16 février 2018, le premier ministre Jean Henry Céant a seulement condamné les attaques contre les Consulats d’Italie et du Pérou. [emb apr 26/02/2019 16 :05]