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Haiti : La police marque des points face aux bandes armées

P-au-P., 11 avr. 05 [AlterPresse] --- Des opérations de la police durant le week-end écoulé dans le secteur de Delmas (nord-est de la capitale) se sont soldées par au moins 9 morts parmi les bandes armées, selon des données fournies par la police haitienne et la police civile internationale (CIVPOL) de la Mission des Nations Unies pour la Satbilisation d’Haiti (MINUSTAH)

Le 10 avril, Jean René Anthony, ancien militaire et ancien indicateur de police sous le régime déchu de Jean Bertrand Aristide et 5 de ses hommes ont été tués durant d’intenses combats avec des agents de la police, supportés par des unités de la MINUSTAH, selon un bilan établi par la CIVPOL.

Aucune victime n’a été enregistrée dans les rangs de la police haïtienne et de la CIVPOL. Le but de l’opération n’était pas de faire des décès ou des blessés parmi les bandits, a expliqué le porte-parole de la CIVPOL, Daniel Moskaluk. Mais devant le niveau de menace rencontré sur le terrain, la police a du fournir une réponse élevée.

Lorsque les unités de la police sont intervenues sur le terrain, elles ont essuyé des tirs à l’arme automatique et ont du riposter à la menace, a précisé Moskaluk. Anthony et 5 de ses complices sont tombés à ce moment-là , a-t-il ajouté, indiquant que la police a procédé à la saisie d’armes lourdes et des munitions qui se trouvaient sur les lieux.

Le cadavre de Jean René Anthony et ceux de ses compagnons ont été transportés à la morgue de l’hôpital central de Port-au-Prince dans une atmosphère de tension avec la présence de beaucoup de policiers, ont constaté des journalistes. Plusieurs impacts de balles ont été constatés sur les corps ensanglantés.

Anthony est le second chef de groupe armé, activement recherché par la police, qui a été tué dans des confrontations armées durant ces dernières 24 heures.

Durant une conférence de presse donnée le 10 avril, le porte-parole de la police, Gessi Cameau Coicou, a fait savoir que, la veille, des affrontements entre la police et des individus armés ont fait 3 morts, dont le commandant autoproclamé des militaires démobilisés, Ravix Remissainthe.

Coicou a indiqué que 18 personnes ont été arrêtées, des armes, des uniformes de la police et 3 véhicules ont été saisis. « Les identités des personnes arrêtées ne sont pas encore disponibles », a affirmé Coicou.

Coicou a fait savoir que ces véhicules, qui transportaient des hommes armés du groupe de Remissainthe, sont des voitures tout-terrain volées. Une d’entre elles a été signalée dans des actions de banditisme durant les derniers jours, a précisé Coicou.

On a appris également qu’une arme de point appartenant à un des 4 policiers tués le 6 février près de l’aéroport international (nord de Port-au-Prince) a été retrouvée sur les lieux de l’opération ayant abouti à la mort de Remissainthe.

A propos d’uniformes de la police récupérés sur le lieu des affrontements, Moskaluk a indiqué qu’ils ont probablement été utilisés dans des actes répréhensibles commis préalablement pour tenter de discréditer la police.

Moskaluk a estimé qu’après ces coups portés aux bandes armées par la police, ces dernières pourraient être amenées à revoir leur stratégie et à augmenter le niveau de menace. Mais, les forces de l’ordre sont prêtes à réagir, a-t-il assuré, en invitant les individus armés à se rendre.

D’autres zones volatiles de la capitale, qui constituent des repères de bandes armées figurent parmi les priorités, en particulier Cité Soleil (périphérie nord) et Belair (centre de la capitale) a fait savoir Moskaluk. [gp apr 11/04/2005 10:50]