P-au-P, 22 févr. 2019 [AlterPresse]--- Le parti politique Rasin kan pèp la rejette, d’un revers de main, la mise en place d’un énième comité de facilitation du dialogue national interhaïtien, créé par un arrêté présidentiel le jeudi 21 février 2019.
Ce mécanisme de dialogue s’inscrit dans la même logique de promesses, non tenues depuis deux ans (depuis l’année 2017), critique Camille Chalmers, le porte-parole de Rasin kan pèp la, lors d’une conférence, ce vendredi 22 février 2019, à laquelle a assisté l’agence en ligne AlterPresse.
« Comment peut-on dialoguer avec un pouvoir, qui collabore avec des mercenaires ? », se demande-t-il.
Le président Jovenel Moïse a, lui-même, éliminé toute possibilité de dialogue, suite à sa dernière adresse à la nation, dans la soirée du jeudi 14 février 2019, pour répliquer à des mobilisations populaires contre le pouvoir, fait-il remarquer.
Lors de son discours, Jovenel Moïse a déclaré qu’il ne compte pas laisser le pays entre les mains de gangs armés et de trafiquants de drogue.
Ce discours est ‘’anti-dialogue’’, souligne le parti Rasin kan pèp la, qui appelle à la poursuite de la mobilisation contre le gouvernement.
Mandaté pour une durée de 90 jours (fin mai 2019), à partir de la date de sa mise en place (21 février 2019), ce comité de facilitation de dialogue national est composé de : Marie Carmel Mentor, Kettly Julien, Carlo Joseph, Dorothie Sénatus, Charles Suffrard, Marie Michelle Sylvie Rameau et Rudolf Dérose, lit-on dans l’arrêté.
La plupart des personnalités, membres de ce comité, dit de « facilitation du dialogue national », ne sont pas connues dans l’opinion publique.
Leur installation officielle est annoncée pour le lundi 25 février 2019.
Le comité, dit de « facilitation du dialogue national », a pour mission de recommander toutes mesures, susceptibles d’encourager la « création de conditions, favorables à la réalisation du dialogue national interhaïtien », et de mettre en œuvre « toutes stratégies garantissant la réalisation d’un dialogue franc et sincère ».
Le comité, dit de « facilitation du dialogue national », devraiit également « obtenir la participation active des personnalités politiques, économiques et sociales du pays, ainsi que celle des structures politiques et des organisations de la société civile, collaborer avec les partenaires internationaux intéressés au dialogue national interhaïtien ».
D’autres démarches, notamment la création d’un Comité de pilotage des États généraux sectoriels de la nation, ont été déjà entamées, sans succès (jusqu’à date, 21 février 2019), afin d’aboutir à ce dialogue national.
Un pacte de gouvernabilité a été également proposé dans le cadre de ce processus dit de dialogue national.
Lors d’un premier forum sur le pacte de gouvernabilité, tenu le 22 janvier 2019, Jovenel Moïse - qui avait publiquement adressé des reproches à son premier ministre Jean Henry Céant, à cette occasion - s’était montré insatisfait de l’absence de l’aile dure de l’opposition autour de la table des discussions envisagées.
Par ailleurs, l’opposition politique continue de manifester dans les rues pour réclamer la démission de Jovenel Moïse de la présidence politique en Haïti.
Des mouvements de protestations anti-gouvernementales, organisés, du 7 au 18 février 2019, avaient paralysé les activités à travers le territoire national, en Haïti. [mj emb rc apr 22/02/2019 14:50]