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Haïti-Crise : Napsa demande la démission du chef de l’État et du gouvernement

Communiqué de l’organisation N’ap Sove Ayiti (Napsa)

Soumis à AlterPresse le 19 février 2019

L’organisation NAPSA (N’ap Sove Ayiti) est vivement préoccupée par la situation de violence et d’incertitude qui prévaut en Haïti depuis plus d’une semaine. Personne ne peut paisiblement vaquer à ses activités. Les enfants sont incapables d’aller à l’école. La vie socioéconomique est paralysée. Les acteurs politiques s’entredéchirent, s’appuyant ouvertement pour certains sur des réseaux de gangs ou de mercenaires afin d’imposer la terreur.

Demeurant dans de telles situations, aucun pays ne peut aspirer à la prospérité. Encore moins un pays comme Haïti qui vivait déjà au jour le jour et non sans peine aux dépens d’une économie rabougrie, un système politique inefficace et un niveau de vie particulièrement faible et précaire.

Nous sommes donc arrivés à un carrefour où nos élites doivent impérativement se sentir interpellées par l’urgence du progrès social et décider enfin d’assumer leur rôle d’éclaireur et de créateur d’espérance. Il est nécessaire de se donner une issue, peu importe le prix à payer ou le sacrifice à consentir.

Par où commencer ? Que devrions-nous faire concrètement ?

L’incompétence flagrante du gouvernement en place et l’impossibilité apparente de son dialogue avec les leaders politiques dispersés de l’opposition rendent quasi imminente une occupation étrangère. Pourtant, nous le savons bien, aucune vraie solution ne peut venir de l’extérieur. Le développement et la stabilité d’Haïti passent nécessairement par la conjugaison de toutes les forces vives et morales du pays : les églises, les universités, le secteur économique, les leaders paysans, les leaders de la jeunesse et des femmes militantes, etc.

Fort de la conviction que le développement d’Haïti viendra de l’intérieur, NAPSA formule ces propositions de sortie de crise :

1 – La démission du président et du gouvernement et la mise en place d’un gouvernement provisoire dont le mandat ne dépassera pas deux ans.

2.- Le gouvernement provisoire aura pour responsabilité de réformer la constitution (par le biais du Dialogue National) et d’organiser des élections générales. NAPSA opte pour un système présidentiel en lieu et place du présent système bicéphale. Le président aura aussi le privilège de former son gouvernement sans la procédure de ratification au parlement qui maintiendra toutefois son rôle de contrôle de l’action gouvernementale. Des conditions plus rigides seront aussi définies pour les candidatures au parlement en vue d’éviter que des individus à faible compétence et moralité douteuse n’accèdent à ces postes.

3 – Le parlement, tel qu’il est conçu et surtout avec la plupart de ses membres actuels, loin d’être une force de contrôle de l’exécutif, constitue un véritable obstacle au développement du pays. S’il n’est pas possible de le rendre inopérant, ses pouvoirs devraient être réduits considérablement dans le cadre d’un régime spécial de transition.

3.- La tenue en bonne et due forme du procès Petro caribe.

4.- La réduction au strict minimum des privilèges des hauts fonctionnaires publics au profit de la priorisation de l’éducation et de la santé qu’il faudra clairement montrer dans les allocations budgétaires variant de 15 à 20%.

Au-delà de ces recommandations, NAPSA tient à souligner que la réforme constitutionnelle ne pourra à elle seule garantir la stabilité et le développement d’Haïti. Elle doit donc être accompagnée de l’engagement continu des « forces vives » de la nation pour en finir avec le système d’exclusion sociale, générateur de conflit et d’instabilité. Deux signes de cela seront : la formation de solides partis politiques étendus sur tout le territoire national et des actions concrètes du secteur privé montrant qu’il veut mieux « habiter » et investir en Haïti.

Cette note est signée par :

Joseph Harold PIERRE, PhDc, économiste et politologue, coordonnateur général
Smith AUGUSTIN, PhDc, sociologue, secrétaire technique du Directoire
Ing. John H. R. PREDELUS, coordonnateur régional Ouest
Ing. Ronel CHEVALIER, coordonnateur régional Nord
Emmanuel TAVERNE, sociologue, coordonnateur régional Sud
Léonard JEAN, artiste et promoteur de droits humains, coordonnateur Ouanaminthe
Agr. Jenny-Flore PEAN, coordonnatrice Cap-Haitien
Alain Romain SAINTILUS, licencié en Gestion, coordonnateur Hinche
Mardochée S. NICOLAS, juriste, coordonnateur Port-au-Prince
Kiss DOLCE, médecin, coordonnatrice Carrefour-Feuilles
Richardson PERPILUS, licencié en Gestion, coordonnateur Léogâne
Jean Marie ANIS, architecte, coordonnateur Jacmel
Abraham JOSEPH, sociologue, coordonnateur Nippes
Jean Wilbert ALCIDAS, philosophe, coordonnateur Cayes
Emmanuel ISRAEL, étudiant en Philosophie, coordonnateur Cerca Cavajal
Angelo BARTHOLD, coordonnateur Canada
Ralph ANTOINE, PhDc, mathématicien, coordonnateur Etats-Unis
Renaud ESPERANCE, Physiothérapeute, coordonnateur Petites Antilles
Gaetjens THELUSMA, coordonnateur régional République dominicaine
Dimitry ROGER, professeur de langues, coordonnateur Santo Domingo
Jude FORTUNE, comptable, coordonnateur Chili