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Haïti : Amnesty international appelle les autorités à respecter le droit à la vie des manifestants

P-au-P., 18 févr. 2019 [AlterPresse] --- L’organisation internationale de défense des droits humains Amnesty internationale a demandé ce 18 février aux autorités haïtiennes de protéger le droit à la vie des manifestants et de s’attaquer aux causes sous-jacentes de la crise qui secoue le pays et qui a causé sa paralysie durant les 10 derniers jours.

Des mobilisations intensives, notamment des manifestations, parfois violentes, et des barrages routiers ont débuté le 7 février dernier et se sont poursuivis à travers le pays pour exiger la démission du président Jovenel Moïse, dénoncer la misère et la corruption.

« Les autorités haïtiennes doivent non seulement veiller à ce que les citoyens puissent protester pacifiquement et garantir la vie et l’intégrité physique de ceux qui choisissent de manifester, mais aussi accorder toute l’attention voulue aux griefs à la base des manifestations," déclare Erika Guevara-Rosas, directrice du chapitre Amériques d’Amnesty international, dans un communiqué consulté par AlterPresse.

Selon l’opposition politique, une cinquantaine de personnes auraient été tuées à travers le pays, depuis le début de ce mouvement, alors que les organismes de droits humains signalent plus d’une dizaine de décès.

Une grande préoccupation est perçue en Haïti, suite à l’arrestation dans la soirée du 17 février de 8 individus lourdement armés par la police, dont 7 étrangers. Il s’agit de cinq Américains, un Russe et un Serbe, accompagné d’un Haïtien.

Les armes saisies par la police sont des « armes automatiques non-traçables », dont 20% des composantes sont trafiquées. Des drones, fusils munis de télescopes et des téléphones satellites ont été confisqués.

Durant les dernières semaines l’opposition n’a pas cessé de dénoncer la présence sur le territoire haïtien de « snipers » qui seraient en service commandé. [apr 18/02/2019 19 :00]