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Insécurité : Le Collectif Défenseurs Plus exige des explications du gouvernement, suite à l’arrestation d’individus, dont des étrangers, lourdement armés en Haïti

P-au-P, 18 févr. 2019 [AlterPresse] --- Le Collectif Défenseurs Plus attend du gouvernement des explications, après l’arrestation, le dimanche 17 février 2019, de 8 individus lourdement armés, circulant sur le territoire national.

Ce dossier montre combien la population haïtienne est livrée à elle-même, en matière de sécurité, estime le directeur du Collectif Défenseurs Plus, Antonal Mortimé, joint au téléphone par AlterPresse/AlterRadio.

Les individus dont 7 étrangers identifiés comme Américains, Russes et Serbes ont été arrêtés par la Police nationale d’Haïti, emmenés au sous-commissariat de Port-au-Prince, puis transférés à la Direction centrale de la police judiciaire, où ils ont été interrogés.

Des « armes automatiques non-traçables », dont 20% des composantes sont trafiquées. Des drones, fusils muni de télescopes et des téléphones satellites, retrouvés en leur possession, ont été confisquées par la police.

’’Dans quel port et par quelle douane ces armes sont-elles entrées dans le pays ? Les gens arrêtés n’étaient-ils pas impliqués dans des attaques armées contre les dernières manifestations ?’’, s’interroge Mortimé.

Pendant les 8 premiers jours de mobilisations anti-gouvernementales, une trentaine de personnes ont été blessées par balles dans la zone métropolitaine de Port-au-Prince, rappelle-t-il.

Le Collectif Défenseurs Plus fustige l’impuissance des autorités à garantir la sécurité en Haïti, notamment la protection des vies.

Les personnes arrêtées doivent être déférées par devant les autorités judiciaires afin d’être jugées, puis sanctionnées pour leurs infractions sur le territoire haïtien, souhaite-t-il.

De vives préoccupations ont été exprimées, après l’arrestation par la police de ces 8 individus lourdement armés.

Selon le Réseau national de défense des droits humains (Rnddh), des autorités auraient entrepris des démarches auprès de la police pour tenter de les faire libérer, avant leur transfert dans la soirée du dimanche 17 février.

Ces personnalités auraient également fait savoir qu’il s’agit d’un « dossier politique » et que les personnes arrêtées travailleraient pour le gouvernement.

Le Rnddh souhaite aussi que les personnes arrêtées soient traduites en justice, tout en espérant que les autorités policières et judiciaires ne céderont pas aux pressions.

Des « snipers » seraient en service commandé sur le territoire haïtien, avait, sans cesse, alerté l’opposition politique durant les dernières semaines.

Cette nouvelle affaire arrive dans un contexte marqué par des mobilisations intensives débutées depuis le 7 février 2019, pour exiger la démission du président Jovenel Moïse et dénoncer la misère et la corruption.

Ce mouvement de protestations continue, ce 18 février 2019, de paralyser partiellement les activités, en dépit d’un communiqué gouvernemental invitant la population à vaquer à ses occupations. [emb gp apr 18/02/2019 15 :40]