P-au-P, 16 févr. 2019 [AlterPresse] --- Un calme précaire est perceptible, ce samedi 16 février 2019, dans la capitale, Port-au-Prince, et dans les villes de provinces, après 9 jours de mobilisations populaires intensives pour exiger le départ du président Jovenel Moïse, observe l’agence en ligne AlterPresse.
Le mouvement de protestations, débuté depuis le jeudi 7 février 2019, semble observer une pause, dans la matinée de ce samedi 16 février 2019, notamment dans la zone métropolitaine de la capitale, Port-au-Prince.
Les tentatives de certains protestataires de procéder au blocage de plusieurs axes routiers ont un peu diminué, dans plusieurs secteurs de la capitale, jonchés encore de détritus et de restes de pneus carbonisés la veille.
Les activités commerciales, notamment au niveau du commerce informel, et la circulation automobile, ont repris timidement dans la capitale.
Avec récipients en mains, des gens investissent un peu partout les rues, à la recherche d’eau potable et de gaz propane pour la cuisson. De longues files d’attente sont remarquées en certains points de vente.
À cause de nombreux barricades, installées dans les rues, la Direction nationale de l’eau potable et de l’assainissement (Dinepa) avait déjà alerté sur son incapacité à s’approvisionner en carburant pour actionner les systèmes de pompage et faire parvenir l’eau dans les robinets.
Les prix des produits de première nécessité ont considérablement augmenté ou même doublé.
Plusieurs observatrices et observateurs en ont profité pour exprimer leurs préoccupations, par rapport à la paralysie persistante des activités sur tout le territoire national.
Ils se disent plus inquiets, après le discours non rassurant prononcé par le chef de l’Etat, le jeudi 14 février 2019, huit jours après le début des troubles.
Assuré du soutien des États-Unis d’Amérique, le président Jovenel Moïse a appelé au « dialogue avec toutes les forces de la nation » pour une sortie de crise, dans un discours radio-télévisé.
Il a demandé au premier ministre Jean-Henry Céant d’expliquer les dispositions, prises par le gouvernement, et de les appliquer sans délai, pour soulager la misère de la population.
Sur son compte Twitter, le chef de gouvernement a annoncé en début d’après-midi qu’il fera une adresse à la nation dans la soirée (8:00 pm heures locales = 1:00 gmt le dimanche 17 février 2019).
Le gouvernement des États-Unis d’Amérique s’est félicité de l’appel du président au dialogue national.
En même temps, Il a exhorté les Américaines et Américains à ne pas se rendre en Haïti, tout en annonçant le rappel de ses diplomates non essentiels et de leurs familles.
Quelques minutes après le discours jugé incendiaire de Jovenel Moïse, des groupes de manifestants ont à nouveau gagné les rues, dans plusieurs quartiers du centre de la capitale, pour exprimer leur colère.
Le vendredi 15 février 2019, les mouvements de protestations et de blocages routiers ont repris à Port-au-Prince et dans plusieurs départements géographiques pour continuer de réclamer la démission du président.
Un drapeau américain a été même brûlé, lors d’une de ces manifestations à Port-au-Prince.
Dispersée par la Police nationale d’Haïti (Pnh) à coup de gaz lacrymogènes, la manifestation, très hostile à la politique étasunienne en Haïti, appelait à une aide de la Russie, en vue de résoudre la crise.
Des chiffres non officiels et très conservateurs font état d’une dizaine de morts ainsi que de nombreux dégâts, depuis le déclenchement, le jeudi 7 février 2019, des mobilisations contre le pouvoir. [apr 16/02/2019 12:35]