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Haïti-Crise : Le président du sénat exhorte Jovenel Moïse à sortir de son mutisme

P-au-P, 14 févr. 2019 [AlterPresse] --- Le président du sénat de la république, Carl Murat Cantave, appelle le chef de l’Etat, Jovenel Moïse, à sortir de son mutisme, dans cette conjoncture de crise politique et économique que connaît la république d’Haïti.

« Il faut que l’Exécutif prenne ses responsabilités face à la nation, il ne peut rester dans son silence, il faut qu’il prenne la parole sans plus tarder. Il faut qu’il donne la preuve qu’il dirige le pays », souhaite-t-il, ce jeudi 14 février, lors d’une conférence de presse à laquelle ont assisté AlterPresse et AlterRadio.

Cantave dit lancer cet appel, après des consultations effectuées auprès de différents secteurs de la vie nationale sur la crise socio-politique et économique.

Dans l’après-midi du 14 février, une bande passante sur la chaîne publique Télévision nationale d’Haïti annonce un discours du président Jovenel Moïse, sans indiquer d’heure.

Cette annonce est diffusée 8 jours après le début des protestations contre le président en place, dont des foules réclament la démission.

Le président du sénat appelle l’opposition à mettre un terme, provisoirement et dans un élan patriotique, à son opération de blocage des activités dans le pays.

Carl Murat Cantave demande aux pouvoirs législatif, exécutif et judiciaire et aux autres secteurs de s’asseoir en urgence, pour proposer un plan de sortie de crise, au nom des intérêts supérieurs de la nation.

Ce sera également l’occasion d’exiger de l’Exécutif de faire tout ce qui est en son pouvoir, pour faciliter une sortie de crise, avec toutes les options sur la table.

Plusieurs organisations et partis politiques ont proposé, comme issue à la crise, la mise en place d’un pouvoir de « transition de rupture », ayant à sa tête l’un des juges les plus anciens à la Cour de Cassation, pour remplacer Jovenel Moïse.

Depuis le jeudi 7 février 2019, des mobilisations, visant à exiger le départ du président, continuent de paralyser presque toutes les activités sur le territoire national.

Selon l’opposition politique, une cinquantaine de personnes auraient été tuées à travers le pays, depuis le début de ce mouvement, alors que les organismes de droits humains signalent plus d’une dizaine de décès. [emb gp apr 14/02/2019 16:00]

Photo logo : Mackenson Guerrier