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Politique : La Chambre de commerce et d’industrie d’Haïti appelle Jovenel Moïse et les parlementaires à mettre leur mandat sur la table des discussions

P-au-P, 11 févr. 2019 [AlterPresse] --- La Chambre de commerce et d’industrie d’Haïti (Ccih) enjoint le président Jovenel Moïse et son premier ministre Jean Henry Céant, ainsi que les parlementaires (sénateurs et députés) à mettre leur mandat sur la table des discussions, entre autres, dans une note de presse en date du 10 février 2019, dont a pris connaissance l’agence en ligne AlterPresse.

Ce cri d’alarme de la Ccih survient dans un contexte de crise, marqué par des mobilisations, enclenchées, depuis le jeudi 7 février 2019, dans la capitale, Port-au-Prince et dans plusieurs villes du pays, pour exiger la démission de Jovenel Moïse ainsi que dénoncer la misère et la corruption.

Au moins une dizaine de personnes tuées : tel est le bilan provisoire, dressé par des organismes de droits humains sur les effets des mouvements de protestations, qui ont cours en Haïti depuis le jeudi 7 février 2019 (33e anniversiare de la chute de la dictaure des Duvalier - François Duvalier 22 septembre 1957 - 21 avril 1971, Jean-Claude Duvalier 22 avril 1971- 7 février 1986).

Une bonne partie du territoire national en Haïti se trouve paralysée, voire totalement bloquée, depuis 5 jours, à partir du 7 février 2019, par des mouvements en cascade de protestation, qui réclament la démission de Jovenel Moïse de la présidence en Haïti.

La Ccih exhorte le président à inviter les différents secteurs socio-politiques et économiques à un dialogue national inter-haïtien, « véritable et transparent ».

Cette invitation, aux différents secteurs socio-politiques et économiques, de la part de Jovenel Moïse, devrait se faire, en toute humilité, en présence de son premier ministre, des présidents du sénat et de la chambre des députés, dans une déclaration solennelle à la nation, suggère-t-elle.

Jovenel Moise devrait également donner la garantie qu’aucun sujet ne sera tabou, même son mandat, celui du premier ministre et ceux des parlementaires, lors de ce dialogue national.

Jovenel Moïse et les participantes et participants à ce dialogue sont encouragés, par la Ccih, à respecter les éventuelles conclusions de ces assises nationales, qui doivent être organisées et dirigées par un Conseil de Sages, proposés par les secteurs organisés de la société en Haïti.

Ces assises seront sans appel et imposables à tous les pouvoirs et à toutes les parties.

La Ccih appelle les autorités étatiques à adopter « des actions d’urgence, réalisables et mesurables, visant à instaurer un régime d’austérité au niveau du budget de l’Etat, en supprimant toutes les dépenses non-essentielles ».

Restaurer l’ordre public et permettre à la population de vaquer librement et paisiblement à ses activités figurent parmi les recommandations, formulées par la Chambre de commerce et d’industrie d’Haïti.

Plusieurs partis politiques avaient déjà exigé, comme préalable, l’insertion de la démission de Jovenel Moïse dants toute éventuelle série de discussions, pour qu’ils acceptent de dialoguer avec la deuxième version du régime tèt kale (Ndlr : première version tèt kale 14 mai 2011 - 7 février 2016, deuxième version tèt kale ayant commencé le 7 février 2017).

Cette proposition de partis politiques a été, en maintes occasions, rejetée par le pouvoir en place, sous prétexte de « légitimité » de la présidence de Jovenel Moïse.

« Le changement doit se faire par les urnes, et non par la violence », a soutenu un récent communiqué du Core Group (composé de la Représentante spéciale du Secrétaire général des Nations unies, des Ambassadeurs d’Allemagne, du Brésil, du Canada, d’Espagne, des États-Unis d’Amérique, de France, de l’Union Européenne et du Représentant spécial de l’Organisation des États Américains). [emb rc apr 11/02/2019 15:15]