P-au-P., 8 avr. 05 [AlterPresse] --- Le prix Nobel de la paix argentin Adolfo Perez Esquivel, a déclaré à la presse ce 8 avril que « le départ de (l’ancien président Jean-Bertrand) Aristide doit être interprété à la lumière de la croissante mobilisation sociale qui réclamait son départ et proposait ses propres alternatives de transition ».
Après une mission d’investigation et de solidarité d’une semaine en Haïti, à la tête d’une délégation de 20 représentants de mouvements sociaux de la Caraïbe, d’Amérique Latine, d’Amérique du Nord et d’Afrique, Esquivel a salué « la profonde lutte du peuple haïtien » depuis plus de 200 ans.
Après des rencontres de la mission avec des autorités étatiques, des partis politiques, des organisations paysannes, ouvrières, des institutions de divers secteurs et les responsables de la Mission des Nations Unies pour la Stabilisation d’Haïti, Esquivel a rejeté la présence de forces étrangères en Haïti.
« Le problème d’Haïti n’est pas de caractère militaire », a souligné le Prix Nobel argentin, qui a demandé le retrait graduel des « forces internationales d’occupation, suivant des modalités et des calendriers établis par les acteurs sociaux et politiques » du pays.
En matière d’aide, la mission propose que les fonds destinés aux projets de développement soient de caractère « non remboursable », et qu’ils répondent aux propositions des organisations sociales et communautaires « comme par exemple la réforme agraire », et non pas à celles formulées par des organisations internationales dans le Cadre de Coopération Intérimaire (CCI).
Esquivel s’est opposé fermement « à ce que Haïti soit transformé en un espace où s’agglutinent les zones franches ». Il a plaidé en faveur de l’annulation de la dette extérieure haïtienne et « la reconnaissance de la dette historique, sociale et écologique » de puissances comme les Etats-Unis et la France vis-à -vis d’Haïti.
D’autre part, la mission préconise la constitution d’un Etat de droit en vue de la réalisation pleine et entière des droits humains « dans leur intégralité ».
A propos des prochaines élections prévues en Haiti, Esquivel a souhaité un processus « démocratique, transparent et sur ». Il a invité entre autres l’Union Interaméricaine des Organismes Electoraux (UNIORE) et l’Institut Interaméricain des Droits Humains à contribuer à la mise en place d’un « plan d’administration électorale ». [fl gp apr 08/04/2005 21:00]