P-au-P, 12 janv. 2019 [AlterPresse] --- Le vote exprimé par l’administration du président Jovenel Moïse et du premier ministre Jean Henry Céant de ne pas reconnaître la légitimité du président vénézuélien, Nicolas Maduro, risque de fragiliser davantage le pouvoir en place, analyse le député de l’Estère, Reynald Exantus.
Jovenel Moïse doit endosser clairement son acte qui aura de gros impacts en Haïti, souligne Exantus, invité à l’émission TiChèzBa, prévue pour être diffusée les samedi 12 et dimanche 13 janvier 2019 sur la station en ligne AlterRadio (samedi : 7:00 am, 3:00 pm ; dimanche : 7:00 am, 1:00 pm, 5:00 pm).
Cette décision gouvernementale va alimenter le contexte de crise politique et de mobilisation citoyenne pour demander la lumière sur le gaspillage des fonds PetroCaribe, augure-t-il.
Plusieurs anciens hauts fonctionnaires, dont des premiers ministres, ministres et directeurs généraux ainsi que des proches du pouvoir en place, sont soupçonnés d’implication dans la dilapidation présumée de 3,8 milliards de dollars américains du programme PetroCaribe d’aide vénézuélienne à Haïti, à travers deux rapports au parlement.
19 pays, dont Haïti, disent ne pas reconnaître la légitimité du président Nicolas Maduro à la tête du Venezuela, à l’issue d’une réunion extraordinaire du Conseil permanent de l’Organisations des états américains (Oea), le jeudi 10 janvier 2019, sur la situation du Venezuela.
Parmi les autres pays ayant voté en faveur de cette résolution figurent le Canada, la République Dominicaine, le Chili et la Colombie.
Par cette posture, Jovenel Moïse cherche une assise au niveau de la communauté internationale, notamment auprès des États-Unis d’Amérique, parce que sa légitimité a été contestée à l’interne, pense Reynald Exantus.
C’est une décision imposée à Haïti et qui met le pouvoir en danger, la légitimité du président dépendrait maintenant des États-Unis, examine-t-il.
La position adoptée par l’administration politique haïtienne face à la réélection de Nicolas Maduro est en contradiction avec celle exprimée en mai 2018, quand elle avait salué la réélection de Nicolas Maduro, fait remarquer le député de l’Estère.
Avec 68% des voix exprimées, Nicolas Maduro a été réélu à la présidence du Venezuela, pour un second mandat de 6 ans. [emb gp apr 12/01/2019 16:30]