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Haïti-Économie : L’économiste Kesner Pharel déplore une augmentation de la dette dans le nouveau budget

P-au-P, 18 déc. 2018 [AlterPresse] --- Le président du Group Croissance, l’économiste Kesner Pharel, critique l’augmentation de la dette dans le projet de budget de l’exercice fiscal 2018-2019.

Le service de la dette devient la deuxième priorité d’Haïti dans ce budget, souligne-t-il, lors de la présentation du document, le lundi 17 décembre 2018, à Port-au-Prince, et à laquelle a assisté l’agence en ligne AlterPresse.

’’On s’endette beaucoup plus pour financer le budget", désapprouve-t-il.

De plus, la rubrique financement a augmenté dans le budget, passant de « 21 milliards à 29,6 milliards de gourdes » (Ndlr : US $ 1.00 = 78.00 gourdes ; 1 euro = 93.00 gourdes ; 1 peso dominicain = 1.70 gourde aujourd’hui).

Vu que les dons diminuent depuis environ 10 ans ainsi que les ressources domestiques, par conséquent, ce sont les prêts qui ont augmenté dans ce nouveau budget, explique Pharel.

Le pays a déjà une dette à hauteur de 3,8 milliards de dollars en ce qui concerne le programme PetroCaribe, rappelle-t-il, ajoutant combien la dette externe a augmenté dans le projet de budget, passant de 5 à 13 milliards de gourdes.

Le service de la dette, évaluée à 21, 5 milliards de gourdes, a une meilleure allocation par rapport au Ministère de l’éducation nationale et de la formation professionnelle, budgétisé à 19,97 milliards de gourdes.

Pharel salue le fait que certains postes budgétaires sont mieux pourvus dans le projet de loi des finances 2018-2019 soumis par le gouvernement au Parlement, le mardi 11 décembre dernier.

Il signale une augmentation considérable de près de 45% des recettes douanières estimées à 35,5 milliard de gourdes.

C’est une bonne avancée en regard de la contrebande, qui règne sur les frontières haitiano-dominicaines, estime-t-il.

Le Ministère de la santé publique et de la population (Mspp) est budgétisé à hauteur de 12,3 milliards de gourdes, se réjouit Pharel qui pense, toutefois, « qu’on peut faire mieux ».

Pour le budget 2018-2019, la tendance est renversée, mais reste inquiétante avec la détérioration de l’environnement économique, marqué par la baisse accélérée du taux de change à 74 gourdes pour 1 dollar, affirme-t-il.

Depuis 4 ans, l’économie haïtienne n’a pas dépassé la barre de 1.5% de croissance, correspondant à un taux minimal de croissance démographique.

De 1994 à 2000, Haïti n’a utilisé qu’un budget durant 5 ans, tandis que cette année 4 budgets ont été mis sur la table, regrette Pharel.

Il invite les autorités concernées à porter des modifications dans les dépenses courantes, en particulier, pour ainsi investir plus d’argent dans le social. [mj emb gp apr 18/12/2018 12:30]