P-au-P, 12 déc. 2018 [AlterPresse] --- Le Collectif pour les Droits à la santé sexuelle et reproductive (Dssr) dénonce « l’absence totale » de dispositions juridiques adéquates, dans la législation haïtienne, pour combattre les crimes sexuels incestueux et la pédophilie.
Le Collectif Dssr condamne également les cas de viols et d’abus sexuels, commis contre des femmes, des jeunes filles et des fillettes en Haïti, dans une note dont a pris connaissance l’agence en ligne AlterPresse.
« Cette pratique prédatrice, malgré son caractère éminemment préjudiciable, tant physiquement que psychologiquement pour la victime, n’est pas du tout prise en compte par le droit positif haïtien ».
« Malgré certaines avancées récentes », le droit positif, en Haïti, « accuse un sérieux retard sur l’état actuel des moyens et instruments internationaux de protection, de défense de la dignité et des droits de la femme et des enfants ».
Le Collectif Dssr exhorte les législatrices et législateurs à veiller, particulièrement, à la protection des droits des personnes vivant dans des situations de vulnérabilité, à garantir le respect de la dignité humaine, en tout temps et en tout lieu, que ce soit au niveau de la sphère privée ou de la sphère publique.
Le viol incestueux doit être inclus, dans le code pénal en Haïti, en tant que crime odieux, avec circonstances aggravantes pour les cas de viols sur mineurs de moins de treize ans, suggère le Collectif Dssr.
« Ce type de viol laisse un profond traumatisme, indélébile, chez celles et ceux qui l’ont subi », fait remarquer le Collectif Dssr, appelant la justice à participer à la reconstruction des vies des personnes victimes d’agressions sexuelles.
« Le système judiciaire se doit d’assurer l’effectivité des Droits à la Santé sexuelle et reproductive, en mettant en œuvre les moyens de protection et de défense des personnes victimes en général, des femmes et des enfants en particulier », insiste le Collectif Dssr.
Il appelle les juges, la police, les législatrices et législateurs, les représentantes et représentants élus et le gouvernement à s’engager à prendre les mesures, qui s’imposent, afin de rendre la justice accessible indistinctement à toutes les Haïtiennes et à tous les Haïtiens.
Le Collectif pour les Droits à la santé sexuelle et reproductive les encourage aussi à offrir, à toutes victimes de violences sexuelles, les moyens de protection contre leurs agresseurs, pour qu’elles puissent bien se défendre devant les tribunaux et leur assurer les conditions d’accès à une prise en charge holistique dans un système de santé de qualité.
Le Collectif Dssr est un mouvement associatif d’organisations, œuvrant dans l’offre des services en santé sexuelle et reproductive. [emb rc apr 12/12/2018 14:20]