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Haiti : Début des activités de la mission internationale des mouvements sociaux

P-au-P., 4 avr. 05 [AlterPresse] --- Le Prix Nobel de la Paix argentin, Adolfo Perez Esquivel, effectue à partir de ce 4 avril une visite à Port-au-Prince, où il dirigera une mission internationale de vérification et de solidarité avec Haïti.

La mission, intégrant une vingtaine de personnalités de divers continents et secteurs sociaux, prévoit de rencontrer les autorités gouvernementales et électorales, les membres du Conseil des Sages, les représentants d’associations et de partis politiques, informent les partenaires haitiens de la mission.

La mission internationale de vérification et de solidarité avec Haïti se réalise à l’invitation de la Plate-forme Haïtienne de Plaidoyer pour un Développement Alternatif (PAPDA), l’Institut Culturel Karl Lévèque (ICKL) et la Plate-forme des Organisations Haïtiennes des Droits Humains (POHDH).

Lors d’un premier échange le 3 avril au local de l’ICKL entre des associations haïtiennes et plusieurs membres de la mission, ces derniers ont fait part de leurs attentes et espoir de partage et de compréhension de la situation haïtienne, durant leur séjour au pays.

La Brésilienne Sandra Quintela du réseau Jubilée Sud a souligné le rôle que joue le Brésil en Haïti en assumant le commandement de la Mission des Nations Unies pour la Stabilisation d’Haïti (MINUSTAH). Elle a souhaité « savoir comment se poursuit la lutte pour l’autodétermination du peuple haïtien ».

Le Congolais Jean Pelé du Comité pour l’Annulation de la Dette du Tiers-Monde (CADTM) a regretté le manque d’information en Afrique sur la situation en Haiti, où « il y a beaucoup de choses à apprendre ». Il a dit espérer que cette mission permettra de dégager des orientations communes « pour changer l’ordre dominant qui nous écrase tous ».

Pour sa part, le Canadien William Sloan de l’Association Inter-américaine des Juristes, qui a déjà pris part à de nombreuses missions internationales, a insisté sur la necessité de la solidarité avec le peuple haïtien et de « rompre le monopole de la désinformation ».

A ce propos, Evelyne Larrieux de l’organisation féministe Solidarité des Femmes Haitiennes (SOFA) a souligné « des mésinterprétations de la position des mouvements sociaux haïtiens » par leurs homologues internationaux, à la suite du départ de l’ancien président Jean Bertrand Aristide. Pour elle, cette mission offre l’opportunité de « mieux se comprendre » et de « retisser les liens de la solidarité ».

Quelques éléments d’information et d’analyse ont été fournis aux membres de la délégation. Didier Dominique, de l’organisation Batay Ouvriye (Lutte Ouvrière) a dressé un tableau de la situation, dans lequel, l’expérience lavalas apparaît comme « un troisième moment dans le pillage du pays ».

Selon Dominique, la situation actuelle est caractérisée par un état de « décomposition » de la société haïtienne qui baigne dans la « confusion ». Dans ce contexte, a-t-il dit, il y a une « occupation étrangère » articulée au Cadre de Coopération Intérimaire (CCI), axé sur les Zones Franches, qui engage le pays jusqu’en 2015.

« Il faut non seulement appuyer le peuple, mais aussi le projet alternatif face au projet dominant de destruction », a martelé Didier Dominique. [gp apr 04/04/2005 06:00]