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Une semaine de tension dans la capitale haïtienne

P-au-P., 02 avril. 05 [AlterPresse] --- Des quartiers de Port-au-prince ont connu une semaine de tension et de mouvements de panique, ont constaté des journalistes d’AlterPresse.

Durant les derniers jours, les nuits ont été ponctuées de tirs et les journées mouvementées, principalement dans les quartiers de Lalue, Poste Marchand (centre), Cité Soleil, Nazon et Delmas (nort et nord-est), provoquant l’affolement des riverains et paralysant bon nombre d’activités.

Une vive tension régnait le 31 mars à Cité Soleil après l’assassinat la veille de Robinson Thomas, dit « Labanyè » (porte-drapeau), un des chefs de bandes armées qui régnait en maître dans la Cité.

Le même jour, les casques bleus des Nations Unies ont entrepris une importante opération dans ce même quartier de la périphérie Nord de la Capitale. Au cours de cette intervention, une personne au moins a été tuée, ont rapporté des journalistes étrangers qui ont accompagné les contingents de la Mission des Nations Unies pour la Stabilisation d’Haiti (MINUSTAH).

Les responsables onusiens ont déclaré que l’opération débutée le 31 mars durera longtemps, de manière à rétablir l’ordre dans la cité. D’autres quartiers sensibles sont également concernés, ont-ils fait savoir.

Pour cause de violence, les agents de la MINUSTAH ont déclaré illégale une manifestation qui était projetée pour ce 1er avril dans les rues du Bel-Air par les partisans de l’ancien parti gouvernemental, Famille Lavalas.

Les militants lavalas se sont heurtés au refus des agents de l’ONU de les accompagner suites à des récentes violations et provocations enregistrées lors de la précédente manifestation du 29 mars dernier.

Des patrouilles de la MINUSTAH ont été déployées sur l’axe de Delmas, qui a vécu des moments de forte tension, surtout avec un attentat le 28 mars contre des membres de la sécurité de l’Administration Portuaire Nationale (APN), faisant 3 morts, dont un policier et un ancien militaire.

D’autre part, une seconde attaque à l’arme automatique a été perpétrée contre le siège principal du Conseil Electoral Provisoire (CEP), à Delmas, dans la matinée du 29 mars. Il n’y a pas eu de victime.

Des cas d’enlèvement ont également été enregistrés, dont celui d’un cardiologue bien connu, le docteur Michel Théard, le 31 mars, au sein même de son cabinet, en présence de ses patients. L’Association Médicale Haitienne a sévèrement condamné ce rapt et les cardiologues du pays observent un arrêt de travail pour protester contre ce fait.

D’un point de vue général, la situation de violence persistante fait planer des doutes sur la possibilité de mettre réellement en branle le processus électoral. Les inscriptions des électeurs sont prévues pour ce mois d’avril.

Les conseillés électoraux par la voie du secrétaire général Rosemond Pradel ainsi que le premier ministre haïtien, Gérard Latortue, ont renouvelé leur volonté d’organiser les compétitions électorales en octobre, novembre et décembre de l’année en cours. [fl gp apr 02/04/2005 01:19]