P-au-P, 21 nov. 2018 [AlterPresse] --- Le Centre d’analyse et de recherche en droits humains (Cardh) et le Réseau national de défense des droits humains (Rnddh) condamnent une politisation de la Police nationale d’Haïti (Pnh), par l’Exécutif, dans un contexte de mobilisations anti-gouvernementales.
Dans un communiqué transmis à l’agence en ligne AlterPresse, ils déplorent les opérations policières menées par des hommes encagoulés portant un uniforme inconnu et lourdement armés, à bord de véhicules sur lesquels est inscrit ’’l’unité de sécurité générale du palais national (Usgpn)’’.
Ces agents de l’Usgpn ont été pointés du doigt dans les cas d’au moins six (6) personnes qui, lors de la grande manifestation du 18 novembre 2018, ont été tuées d’une balle à la tête, rapportent ces organismes de droits humains.
Ils sillonnent les rues et agressent la population comme ce fut le cas le 17 octobre 2018, où au moins trois (3) personnes ont été bastonnées par ces agents, indiquent-ils.
De plus, leur présence aggrave la psychose de peur qui existe déjà au sein de la population.
Les efforts continus de dépolitisation de l’institution policière ne doivent pas être foulés au pied par le Palais national, mettent en garde le Cardh et le Rnddh.
Le Cardh et le Rnddh condamnent le fait que « le directeur général de la Pnh soit totalement écarté du fonctionnement de l’Usgpn et que les armes et munitions dont se servent les agents de l’Usgpn aient complètement échappé à son contrôle ».
Ces armes lourdes, ’’difficilement monitorées’’ et éventuellement non-retraçables dans le futur représentent une menace pour la population, avertissent-ils, tout en fustigeant le comportement du Palais national.
Les organismes de droits humains recommandent au directeur général de la Pnh de passer les instructions formelles pour que les agents de l’Usgpn interviennent strictement dans leur cadre légal.
Ils demandent à l’Inspection générale de l’institution policière « de mener une enquête approfondie sur le déploiement des agents de l’Usgpn en vue de sévir contre tous les responsables qui leur ont fourni les armes, munitions et uniformes ».
Tous les agents de l’Usgpn impliqués, ces derniers jours, dans la perpétration d’actes répréhensibles doivent être punis, exigent-t-ils.
Des mobilisations réalisées durant quatre jours consécutifs (Du dimanche 18 au mercredi 22 novembre 2018) pour exiger la démission du président Jovenel Moise et un procès sur la mauvaise gestion des fonds PetroCaribe ont provoqué une paralysie des activités dans le pays. PetroCaribe [emb gp apr 22/11/2018 12 :50]