P-au-P, 20 nov. 2018 [AlterPresse] ---Les activités demeurent globalement paralysées depuis la mobilisation du dimanche 18 novembre 2018,visant à demander des comptes sur la mauvaise gestion des fonds PetroCaribe.
Cette mobilisation avait rassemblé des milliers de manifestantes et de manifestants à la capitale Port-au-Prince et dans plusieurs autres villes du pays.
Paralysie des activités scolaires et commerciales, fermeture des institutions publiques et privées, des banques, des supermarchés et des pompes à essence : tel est le décor sombre qui persiste à la capitale, ce mardi 20 novembre.
Des barricades de pneus usagés enflammés, de pierres et d’objets divers, dressées sur certaines artères de l’aire métropolitaine de Port-au-Prince rendent encore la circulation automobile difficile voire impossible.
Des civils armés empêchaient les véhicules, même ceux de la presse, de franchir les barricades, à la Croix-des-Missions (nord de la capitale).
À part quelques taxis-motos, les véhicules de transports publics sont absents dans les rues depuis trois jours.
Dans la matinée, des tirs d’armes ont été entendus à Bon Repos, Tabarre, Carrefour Fleuriot, Sans-fil, Delmas 18 et à Nazon.
Des manifestations improvisées dans le cadre du mouvement # PetroCaribeChallenge contre la corruption ont été enclenchées à Bon repos (nord de la capitale), au Bel-Air et à Delmas 2 (centre-ville) ainsi que dans la ville de Jacmel (Sud-Est).
La Police nationale patrouille les rues de la capitale, notamment à travers des agents des Unités départementales de maintien d’ordre (Udmo), de sécurité générale du palais national (Usgpn) et de Swat, encagoulés.
Des agents des forces onusiennes ont été vus en train de sillonner les rues notamment au niveau de Nazon (Avenue Martin Lutherking) où de l’huile usagée a été jetée, la veille, pour empêcher la circulation automobile.
Ces perturbations font suite à la journée de mobilisation du 18 novembre 2018, pour demander des comptes sur la dilapidation présumée de 3,8 milliards de dollars des fonds Petro-Caribe et continuer à exiger la démission du président Jovenel Moïse.
Le dernier bilan communiqué par la police fait état d’au moins 9 morts, 5 blessés et 35 arrestations, alors que les secteurs d’opposition parlent de 11 morts, 45 blessés et 75 arrestations. [emb gp apr 20/11/2018 14 :15]