P-au-P, 12 nov. 2018 [AlterPresse] --- Plusieurs historiens ont critiqué le geste de Jean Charles Moise, dirigeant du parti politique Pitit Desalin, et ses partisans, qui ont fait flotter un drapeau noir et rouge, au Cap-Haïtien (Nord), durant une manifestation anti-gouvernementale, le samedi 10 novembre 2018.
Un comportement excessif, selon l’historien Pierre Buteau, qui rappelle le symbolisme du drapeau noir et rouge, adopté par la féroce dictature des Duvalier.
Alors que, depuis la chute de ce régime, en 1986, il y a consensus sur le drapeau bleu et rouge, estime l’historien.
Le geste de Jean Charles Moise est ’’excessif’’ même si la lutte qu’il mène est justifiée par rapport à la situation actuelle, poursuit-il.
Pour sa part, l’historien Georges Michel estime que Moise perd les pédales.
La manifestation antigouvernementale dans le Nord d’Haïti visait le départ du pouvoir à la fois du chef de l’Etat, Jovenel Moïse, et du premier ministre Jean Henry Céant.
Forcer des chefs d’Etat à remettre leur démission n’est pas une bonne pratique, c’est un très mauvais signal envoyé à l’extérieur, met en garde Michel.
La transition pourrait être l’occasion d’un partage de gâteau au lieu de la tenue du procès sur la dilapidation des fonds PetroCaribe, analyse-t-il.
Il encourage la population à contraindre de préférence l’équipe gouvernementale actuelle à faire le procès PetroCaribe, sinon, ce dernier risque de tomber dans l’oubli.
Une mobilisation prévue le 18 novembre pour exiger la lumière sur la dilapidation des fonds PetroCaribe devrait se poursuivre les 19, 20 et 21 novembre 2018, avait annoncé Pitit Desalin.
Plusieurs anciens hauts fonctionnaires de l’Etat, dont deux anciens premiers ministres, sont, entre autres, soupçonnés d’implication dans la mauvaise gestion de ces fonds d’aide vénézuélienne à Haïti, évalués à 3,8 milliards de dollars américains (Ndlr : US $ 1.00 = 76.00 gourdes ; 1 euro = 89.00 gourdes ; 1 peso dominicain = 1.60 gourde aujourd’hui). [emb gp apr 12/11/2018 14:00]
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