P-au-P., 14 oct. 02 [AlterPresse] --- L’écrivain haïtien Franckétienne est sceptique sur les dispositions prises en Haïti pour commémorer les 200 ans d’indépendance du pays en janvier 2004. "Aucun préparatif sérieux n’est commencé", a t-il déclaré au mensuel martiniquais "Ase Plere Annou Lite".
Dans une interview parue dans le numéro de septembre du magazine publié à Fort-de-France et reçu à Port-au-Prince par AlterPresse, Frankétienne a fait savoir qu’en guise de préparation, "nous sommes encore au stade de la ’danse folklorique’, du ’tonbe leve’, du ’vire tounen’".
Pourtant, a poursuivi l’intellectuel haïtien, 1804 représente un tournant fondamental, non seulement pour Haïti, mais pour toute la Caraïbe et l’ensemble du monde noir. En 1804, Haïti est devenue la première République noire, se libérant de l’esclavage, après que les troupes indigènes aient vaincu la puissante armée française de Napoléon Bonaparte.
"Lorsque Haïti a donné cette leçon de liberté, c’était un pas considérable pour l’humanité", a indiqué Frankétienne. L’écrivain pense que la commémoration d’un tel événement devait se préparer sur plusieurs années.
Frankétienne, qui est aussi peintre, a révélé au magazine "Ase Plere Annou Lite", que dans la perspective de 2004, il réalise une grande fresque de vingt pièces pour rendre hommage aux héros de l’indépendance, des "combattants de la liberté". "Ce sont d’immenses tableaux qui feront partie du patrimoine du pays", a-t-il conclu. [gp apr 14/10/02 02:15]