P-au-P, 22 oct. 2018 [AlterPresse] --- Le président Jovenel Moïse a écarté 18 hauts fonctionnaires, dont 16 conseillers au sein de son cabinet, apprend l’agence en ligne AlterPresse.
Jovenel Moïse a rapporté les arrêtés, nommant 16 conseillers au niveau de son cabinet, à travers des arrêtés, publiés dans le journal officiel « Le Moniteur », en date du lundi 22 octobre 2018.
Les conseillères spéciales et conseillers spéciaux Ardouin Zéphirin, Guichard Doré, Christine Coupet Jacques, Liné Balthazar, Marie Esther Antoine, Reynold Georges, Enold Joseph, Gerd Pasquet, Jose Joseph Daniel, Erns Excéus ont été démis de leurs fonctions.
Les autres conseillers révoqués sont Jean Renel Sanon, Everson Calixte, Guy Michel Vincent, Andris Riché, Georges Stanley Lucas et Lucien Jura.
Yves Germain Joseph, secrétaire général de la présidence, et Wilson Laleau, chef de cabinet du président Jovenel Moïse, dont les noms sont cités dans le dossier Petro-Caribe, ont été, respectivement, remplacés par Jean Hibert Lebrun et Nahomme Dorvil.
Deux arrêtés présidentiels font part de ces nouvelles nominations.
La mise à pied de 18 hauts fonctionnaires, à la présidence en Haïti, est-elle une tentative de réponse aux revendications de reddition de comptes, fortement exprimées par des marées humaines qui se sont mobilisées, le mercredi 17 octobre 2018, dans les rues de plusieurs villes, partout sur le territoire national en Haïti ?
Depuis la mi-août 2018, les manifestations de citoyennes et citoyens gagnent en ampleur, en Haïti et dans la diaspora, à la faveur du mouvement PetroCaribe Challenge, qui exige des éclaircissements sur l’utilisation de plus de 3 milliards de dollars américains des fonds PetroCaribe
Cette cascade de révocations, officiellement rendues publiques ce lundi 22 octobre 2018, fait suite à la demande, faite par Jovenel Moïse, à tous les grands commis de l’Etat, indexés et ayant eu une part active dans la gestion des fonds PetroCaribe, de se mettre à disposition pour être entendus par la justice en Haïti.
Sur son compte Twitter, il a aussi appelé le chef du gouvernement, Jean Henry Céant, à donner tous les accompagnements requis aux institutions concernées, notamment l’appareil judiciaire, pour faire luire la lumière sur l’utilisation des fonds PetroCaribe.
’’Toutes les firmes, qui ont encaissé l’argent du contribuable et qui n’ont pas honoré leurs engagements, seront poursuivies, d’où qu’elles soient, conformément à la loi. Je demande aux représentants légaux de l’Etat de s’en charger, suivant les formes légalement requises’’, avait-il ajouté.
Jovenel Moïse a promis la tenue du procès PetroCaribe, à l’occasion de la cérémonie officielle de commémoration, le 17 octobre 2018, du 212e anniversaire de l’assassinat (le 18 octobre 1806) de Jean-Jacques Dessalines, père fondateur de la nation.
Le marcredi 17 octobre 2018, des marées humaines ont envahi les rues de nombreuses villes en Haïti (Port-au-Prince, Delmas, Pétionville / département de l’Ouest, Cap-Haïtien / Nord, Les Cayes / Sud, Gonaïves et Saint-Marc / Artibonite, Port de Paix / Nord-Ouest, Hinche et Lascahobas / Plateau central, Miragoane / Nippes, etc.), dans le cadre du mouvement #PetroCaribeChallenge, pour demander des comptes sur l’utilisation des fonds PetroCaribe d’aide vénézuelienne à Haïti.
De hauts fonctionnaires de l’Etat, dont des proches de l’actuel président, ont été indexés dans la dilapidation des 3 milliards de dollars américains du programme PetroCaribe (Ndlr : US $ 1.00 = 73.00 gourdes ; 1 euro = 88.00 gourdes ; 1 peso dominicain = 1.60 gourde aujourd’hui). [emb rc apr 22/10/2018 14:15]