P-au-P, 16 oct. 2018 [AlterPresse] --- La New england human rights organization (Nehro) met en garde contre toute velléité de réduire l’Institution policière en une milice politique pour réprimer les manifestations anti-corruption du 17 octobre 2018.
De telles actions ne seront pas tolérées, souligne la Nehro, dans une lettre en date du 15 octobre 2018, adressée au directeur général de la Police nationale d’Haïti (Pnh), Michel-Ange Gédéon, dont une copie est parvenue à AlterPresse.
Elle se dit préoccupée par les visites, réalisées, le weekend écoulé, par le chef de l’État Jovenel Moïse dans plusieurs commissariats de la capitale, Port-au-Prince, en marge de cette grande journée de mobilisation.
La Pnh n’a pour boussole que la Constitution, les Conventions Internationales sur les libertés individuelles ratifiées par Haïti et les lois haïtiennes régissant la matière, rappelle-t-elle.
La Nehro affirme apporter son soutien à toutes les manifestations pacifiques contre la corruption en Haïti, prévues pour le mercredi 17 octobre 2018 et celles qui seront tenues après cette date.
L’organisme dit constater une situation de tension, qui règne en Haïti à la veille du 17 octobre 2018, date historique marquant la commémoration de l’assassinat de Jean-Jacques Dessalines, père fondateur de la Nation.
En ce sens, il appelle le haut commandement de l’institution policière à mettre tout en œuvre pour garantir la sécurité de toutes les citoyennes et de tous les citoyens, et protéger les vies et les biens, lors de cette journée historique, durant laquelle plusieurs organisations projettent de manifester contre la corruption à travers le pays.
La Nehro entend également saisir, le cas échéant, les institutions internationales compétentes contre le haut commandement de la police nationale, comme donneur d’ordre, et les agents impliqués directement dans les actes de répression contre les manifestants pacifiques.
Des mobilisations visant à demander des comptes sur la dilapidation des fonds PetroCaribe sont prévues, entre autres, à Port-au-Prince, Petit-Goave (département de l’Ouest), au Cap-Haitien (Nord), aux Gonaïves et à Saint-Marc (Artibonite), aux Cayes (Sud), à Jérémie (Grande Anse, une partie du Sud-Ouest d’Haïti), à Ouanaminthe (Nord-Est) et à Jacmel (Sud-Est).
Plusieurs anciens hauts fonctionnaires de l’Etat sont soupçonnés d’implication dans ce dossier de dilapidation de fonds publics, pour lequel plus d’une soixantaine de plaintes ont été déposées au bureau du juge d’instruction, Ramoncite Accimé, de janvier 2018 à date. [emb gp apr 16/10/2018 11:00]