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Absence flagrante d’amélioration dans la condition sanitaire des femmes

L’utilisation d’une méthode contraceptive, une situation alarmante en Haïti, selon la Fosref

Les données, correspondant à la fécondité des femmes en Haïti, résultant de l’Enquête sur la mortalité, morbidité et l’utilisation des services (Emmus VI), révèlent encore une absence flagrante d’amélioration dans la condition sanitaire des femmes en Haïti, selon les informations rassemblées par l’agence en ligne AlterPresse.

P-au-P, 17 sept. 2018 [AlterPresse] --- « En cinq ans, le taux de prévalence contraceptive est passé de 31% à 32%. C’est un résultat catastrophique en termes d’amélioration. Il y a trop de femmes en union et des jeunes filles, qui veulent une méthode de contraception, mais qui n’en trouvent pas », déplore le docteur Fritz Moïse, directeur exécutif à la Fondation pour la santé reproductrice et l’éducation familiale (Fosref), invité à l’émission Espas Fanm sur AlterRadio.

De l’Emmus II en 1994-1995 à l’Emmus VI en 2016-2017, la pratique de contraception moderne est passée de 12% à 32 % sur le territoire national en Haïti.

Un semblant d’amélioration, qui reflète, malgré tout, une insuffisance considérable dans le taux d’utilisation de la planification familiale sur l’ensemble du territoire national depuis près d’un quart de siècle (depuis au moins 1993).

Les zones, où évoluent les femmes, sont souvent un élément à considérer dans les différents aspects de l’enquête concernant les femmes. De ce fait, l’indice de fécondité est plus élevé chez les femmes en milieu rural (3.9) que chez celles en milieu urbain (2.1).

En plus d’un problème de disponibilité, partout à travers Haïti, les méthodes contraceptives ne sont pas tout-à-fait accessibles.

« Les femmes en milieu rural ont beaucoup moins d’accès à l’information sur la planification familiale. Ces zones du pays n’ont pratiquement pas d’hôpitaux, sauf quelques dispensaires qui offrent les premiers soins. Mais, beaucoup de ces dispensaires n’ont pas les méthodes de contraception », explique Dr. Moïse, à l’émission Espas Fanm sur AlterRadio.

10% des jeunes filles, de la tranche d’âge 15-19 ans, ont déjà commencé leur vie procréative, selon les résultats de l’Emmus VI, relatifs à la santé adulte et à la mortalité maternelle.

Les adolescentes et adolescents (25%) tendent à utilise moins une méthode contraceptive que les personnes, ayant déjà atteint l’âge de 18 ans.

Plus de 50% des adolescentes n’ont pas accès à une méthode de contraception, qu’elles aimeraient utiliser.

En 2018, le taux de mortalité maternelle (529 décès pour 100,000 naissances vivantes) en Haïti est très élevé, comparativement aux autres pays des Caraïbes et de l’Amérique Latine, signale l’Emmus VI.

Le rapport de mortalité, liée à la grossesse, est de 646 décès pour 100,000 naissances vivantes. Ce qui constitue une preuve flagrante d’une réalité préoccupante dans le système de santé en Haïti.

« La mesure à prendre serait de démédicaliser les méthodes contraceptives. Et de faire en sorte que le planning soit disponible à travers toutes les organisations communautaires de base du pays », recommande Dr. Fritz Moïse de la Fosref, qui participait à l’émission Espas Fanm sur AlterRadio. [dj jf rc 17/09/2018 17:35]