P-au-P, 03 sept. 2018 [AlterPresse] --- Plusieurs syndicats d’enseignantes et d’enseignants qualifient de catastrophique la rentrée des classes, officiellement prévue ce lundi 3 septembre 2018.
A Port-au-Prince et dans différentes villes en province, plusieurs élèves étaient absents, pour diverses raisons, dans de nombreux établissements scolaires, publics et privés, constate l’agence en ligne AlterPresse.
Un nombre indéterminé d’établissements scolaires projettent d’effectuer la rentrée des classes le lundi 10 septembre 2018, pour l’année académique 2018 - 2019.
Ce lundi 3 septembre 2018, plusieurs dizaines d’enseignantes et d’enseignants ainsi que des sympathisants ont marché, dans les rues de Port-au-Prince, pour dénoncer ce qu’ils qualifient de dérives au sein du Ministère de l’éducation nationale et de la formation professionnelle (Menfp).
La marche a démarré au Champ de Mars (principale place publique dans la capitale, Port-au-Prince), après une exposition de photos de plusieurs hauts dignitaires, épinglés dans les deux rapports sénatoriaux autour de la dilapidation des fonds PetroCaribe, dans des projets à exécutions douteuses, estimés à plus de 3,8 milliards de dollars américains (Ndlr : US$ 1.00 = 71.00 gourdes ; 1 euro = 87.00 gourdes ; 1 peso dominicain = 1.60 gourde aujourd’hui).
Les protestataires ont réclamé le départ du titulaire intérimaire du ministère de l’éducation, Pierre Josué Agénor Cadet, qu’ils accusent de « mauvaise gestion » de la chose publique.
Le directeur d’une institution scolaire à Carrefour, Clifaud Bazelais, relève des fraudes, qui seraient enregistrées dans des lettres de nomination aux enseignantes et enseignants dans le secteur public.
Le nombre d’enseignantes et d’enseignants, qui auraient besoin de lettres de nomination serait estimé à 3 mille, au lieu de 5 mille comme laissait entendre le Menfp. Les deux mille autres lettres seraient réservées à des zonbi, accuse-t-il.
Kote lajan PetwoKaribe a ?, « Nous exigeons le paiement des écoles, faisant partie du Programme de scolarisation universelle gratuite et obligatoire » (Psugo) étaient parmi les messages, inscrits sur les pancartes des manifestantes et manifestants.
La foule de manifestantes et manifestants a parcouru la rue Capois, l’avenue Jean Paul II, avant de se rendre devant la Cour supérieure des comptes et du contentieux administratif (Cscca), à l’avenue Christophe, pour demander de faire la lumière sur le dossier des fonds PetroCaribe.
Arrivée là-bas, la foule de manifestantes et manifestants a été dispersée à coups de gaz lacrymogènes par des agents de la police nationale.
Divisée en plusieurs branches, la foule a pu se reconstituer, pour terminer sa course au Champ de Mars, où le professeur Josué Mérilien, de l’Union nationale des normaliennes et normaliens haïtiens (Unnoh), a donné son appréciation de la marche.
« Malgré les embûches, c’est une mobilisation réussie. L’intervention des forces de l’ordre, pour disperser la manifestation, montre clairement que les autorités ont peur du dossier PetroCaribe », a affirmé le syndicaliste.
L’ouverture des classes ne doit pas être effective pour une minorité d’élèves, pendant qu’une majorité d’élèves restent chez eux, critique Josué Mérilien, qui prenait part à la manifestation.
Comme chaque année, la rentrée scolaire 2018 - 2019, lancée, dans une cérémonie officielle, ce lundi 3 septembre 2018, par les autorités du pays, s’est révélée très timide dans les établissements publics et privés, en raison de la situation économique difficile, à laquelle sont confrontés beaucoup de parents d’élèves en Haïti. [fb emb rc apr 03/09/2018 16:50]