P-au-P, 21 août 2018 [AlterPresse] --- Plusieurs organisations socio-politiques annoncent une mobilisation au Champ de mars (Principale place publique de la capitale) pour marquer le 227e anniversaire du soulèvement général des esclaves, le mercredi 22 août 2018.
Cet appel est lancé par des organisations comme le Mouvement 22 janvier (M22), le parti Rasin kan pèp la, le Kolektif òganizasyon etidyan pwogresis ayisyen (Koepa) et le Mouvman vizyonè desalinyen (Movid).
Cette mobilisation a pour objectif de demander au père de la Nation en l’occurrence Jean Jacques Dessalines (héros de l’indépendance d’Haïti, le 1er janvier 1804), la force pour combattre la corruption, les corrompus au pouvoir ainsi que le système en place, indiquent les organisateurs, dans une note dont a pris connaissance l’agence en ligne AlterPresse.
Elle vise également à dénoncer l’injustice et les conditions inhumaines dans lesquelles se trouve la population.
La mobilisation débutera par un défilé sur la place des héros de l’indépendance pour prendre fin au pied de la statue du Marron Inconnu, qui représente un esclave révolté.
Débuté dans la nuit du 22 au 23 août 1791, le soulèvement général des esclaves de Saint-Domingue contre le système colonial esclavagiste a abouti à la première abolition de l’esclavage le 29 août 1793, puis à la conquête de l’indépendance d’Haïti, proclamée le 1er janvier 1804.
Lors du rassemblement du 22 août, il y aura également une exposition de photos et de documents liés au dossier de dilapidation des fonds de la Commission intérimaire pour la reconstruction d’Haïti (Cirh) et de PetroCaribe.
La Cirh - qui était coprésidée par l’ancien chef d’Etat américain, Bill Clinton et le premier ministre haïtien d’alors, Jean Max Bellerive - avait pour but de coordonner les projets et les fonds de reconstruction entre les différents bailleurs et le gouvernement haïtien, après le tremblement de terre de 2010 en Haiti.
Programme lancé depuis 2006 par l’ancien président du Venezuela Hugo Chavez, le fonds Petrocaribe permet à des pays de l’Amérique Latine et des Caraïbes d’acquérir des produits pétroliers à des coûts préférentiels, pour ensuite effectuer le remboursement sur 25 ans à un taux d’intérêt de 1%.
Il s’inscrit dans le cadre de la coopération Sud-Sud, afin de permettre à des pays en difficulté de la région, de financer des projets sociaux et d’améliorer des conditions de vie.
Deux rapports au parlement ont révélé qu’une mauvaise gestion a été faite des 3.8 milliards de dollars des fonds PetroCaribe.
63 plaintes sont déjà déposées au bureau du juge d’instruction en charge du dossier PetroCaribe, Ramoncite Accimé, dans le cadre de cette affaire qui éclabousse d’anciens hauts fonctionnaires de l’Etat. [mff emb vs apr 21/08/2018 15 :22]