P-au-P, 30 juil. 2018 [AlterPresse] --- Les organisations politiques, syndicales et populaires, initiatrices de la grève partiellement suivie du lundi 30 juillet 2018, annoncent la publication prochaine d’un calendrier de mobilisations.
Ce mot d’ordre de grève a été observé en partie, en début de matinée, dans la zone métropolitaine de Port-au-Prince, et les activités se sont intensifiées par la suite vers un fonctionnement presque normal,
Grève, sit-in, manifestation, conférences-débat sur les problèmes du pays sont parmi les activités du calendrier, informe Guy Numa, membre du Mouvman 22 janvye (M22), joint au téléphone par l’agence en ligne AlterPresse.
Numa reconnait que la réussite de la grève n’était que partielle parce que l’initiative n’a pas eu, au début, le support de nombreux syndicats de chauffeurs.
Les syndicats de chauffeurs nous ont rejoints au dernier moment, après l’appel à la grève, argue-t-il.
Paralysée tôt dans la matinée, la circulation automobile était fluide aux premières heures de bureaux, sur plusieurs axes routiers de la zone métropolitaine.
Les activités commerciales, y compris le commerce informel, fonctionnant au ralenti, ne tardient pas à reprendre leurs cours habituel.
La présence policière a été visible en plusieurs points de la capitale Port-au-Prince.
Le mot d’ordre de grève n’a pas été respecté dans les villes de provinces du pays, selon plusieurs correspondants locaux.
La grève du 30 juillet 2018 visait à réclamer la démission du président Jovenel Moïse et la libération d’une soixantaine de personnes arrêtées suite aux émeutes des 6, 7 et 8 juillet 2018 dans la zone métropolitaine de Port-au-Prince.
Il s’agissait aussi, entre autres, d’exiger justice et réparation en faveur de plusieurs familles,k dont les maisons ont été détruites, au début du mois de juillet 2018, à Pèlerin 5 (périphérie est de la capitale), sur ordre du commissaire gouvernement de Port-au-Prince, Me Clamé Ocnam Daméus.
L’appel a été lancé par des organisations socio-politiques comme le Mouvement 22 janvier (M22), le parti Rasin kan pèp la, le Kolektif òganizasyon etidyan pwogresis ayisyen (Koepa) et le Mouvman vizyonè desalinyen (Movid).
Le mardi 24 juillet 2018, une mobilisation a été organisée, par ces organisations, devant le palais de justice de Port-au-Prince, pour exiger une prise en compte de leurs revendications.
Les récentes émeutes, enregistrées après une tentative d’augmentation des prix des produits pétroliers, ont provoqué la démission, le samedi 14 juillet 2018, du premier ministre Jack Guy Lafontant, en dépit du retrait de la mesure.
Après trois semaines de consultations auprès de plusieurs secteurs, l’Exécutif n’arrive pas encore à désigner un premier ministre susceptible de répondre aux attentes de la population.
Dans une lettre ouverte, adressée au président Jovenel Moïse, le président de la chambre des députés, Gary Bodeau, a appelé à « accélérer le processus de désignation d’un premier ministre et de mise en place d’un gouvernement, afin de régénérer l’espoir et de ramener la sérénité et la paix durable dans nos rues ». [fb emb apr 30/07/2017 17:20]