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Haïti-Politique : Des organisations de la société civile prônent un changement radical de système

P-au-P, 23 juil. 2018 [AlterPresse] --- Des organisations de droits humains souhaitent un changement radical au niveau du système politique en Haïti, dans des interviews accordées à l’agence en ligne AlterPresse.

Rovelsond Apollon, l’un des coordonnateurs de la Commission épiscopale justice et paix (Ce-Jilap) de l’église catholique romaine, appelle à une révision de ce système qui alimente des crises perpétuelles, en vue d’aboutir, dit-il, à des solutions durables.

« Le pays fait face à un problème systémique », souligne-t-il, critiquant la façon superficielle d’aborder la solution du problème en proposant uniquement un changement de gouvernement.

Les émeutes survenues les 6 et 7 juillet dernier ont conduit à la démission du premier ministre, Jack Guy Lafontant, depuis le samedi 14 juillet, suite à l’annonce de la hausse des prix du carburant.

Entre temps, le président Jovenel Moïse poursuit ses consultations auprès de divers secteurs de la société pour le choix d’un premier ministre.

« C’est pour la première fois que le pays connait une situation aussi catastrophique » en matière politique, déplore le coordonnateur du Collectif 4 décembre, Jean Robert Argant.

Il critique l’approche abordée par les différents secteurs pour résoudre le problème structurel du pays.

« La colère populaire exprimée lors des émeutes des 6 et 7 juillet derniers n’est pas dûe uniquement à l’annonce de la hausse des prix de l’essence à la pompe, mais aussi aux problèmes sociaux auxquels est confrontée la population haïtienne, de manière quotidienne, depuis très longtemps », estime le coordonnateur de la Plate-forme des organisations haïtiennes des droits humains (Pohdh), Joseph Maxime Rony.

« Le président de la République doit être à l’écoute de la population », ajoute-t-il.

Il critique les privilèges démesurés accordés par accointances à certains fonctionnaires publics au mépris de la masse qui vit dans la pauvreté « la plus criante ».

Par ses agissements, l’exécutif encourage, selon lui, la corruption et le pillage dans l’administration publique. [mj emb gp apr 23/07/2018 15 :30]