P-au-P, 18 juil. 2018 [AlterPresse] --- Des organisations de droits humains nationales et internationales continuent de réclamer de l’Organisation des Nations Unies (Onu) une indemnisation significative des victimes du choléra en Haïti.
L’Onu semblerait uniquement favoriser des solutions communautaires pour les victimes sans un plan d’action pour explorer les paiements individuels, critiquent-elles, dans une lettre en date du 16 juillet, adressée au secrétaire général des Nations Unies, Antonio Guterres.
La lettre a été signée par plus d’une soixantaine d’organisations de droits humains dont d’importants groupes internationaux de défense des droits humains, notamment Amnesty International et le Service international des droits humains, entre autres.
Les organisations déplorent le fait que l’Onu n’ait engagé aucune discussion publique sur la rémunération individuelle alors que sa responsabilité est d’assurer un recours complet, efficace et transparent, y compris une indemnisation significative des victimes.
« L’indemnisation des morts et des blessés est également prévue par la loi haïtienne et le cadre juridique des Nations Unies régissant les réclamations des tiers », poursuivent-elles.
Elles estiment qu’une décision d’abandonner la compensation ne peut être prise sans consulter les victimes.
En 2016, les Nations Unies ont finalement reconnu leur responsabilité dans l’introduction, en octobre 2010, de l’épidémie du choléra en Haïti par un contingent de casques bleus népalais.
La maladie a déjà tué plus de dix mille personnes.
Des engagements ont été pris par l’Onu, pour aider les victimes en adoptant une approche communautaire et en “versant de l’argent aux familles des personnes décédées du choléra”, entre autres, rappellent ces organisations.
Elles expriment leurs vives préoccupations concernant la situation des victimes du choléra en Haïti, et leurs droits d’accès à des recours efficaces.
Elles souhaitent une participation significative des victimes à chaque étape du processus de réponse, qui doit être axée sur les droits et centrée sur les victimes.
"Les victimes doivent être consultées sur toutes les décisions concernant la réponse, y compris l’équilibre entre les projets communautaires et les paiements individuels aux victimes", recommandent-elles.
Elles invitent l’Onu à rester fidèle à ses promesses pour ne pas compromettre le succès de la Mission des Nations Unies pour l’appui à la justice en Haïti (Minujusth). [emb gp apr 18/07/2018 14 :45]