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Les récents événements risquent d’aggraver la condition des femmes en Haïti

P-au-P., 13 juil. 2018 [AlterPresse] --- Les femmes, très impliquées dans l’économie globale, en Haïti, ont subi le poids des émeutes des vendredi 6 et samedi 7 juillet 2018, selon diverses intervenantes sur la problématique des femmes, interrogées par AlterPresse et AlterRadio.

« Depuis bien longtemps, la condition économique de la majorité de femmes de ce pays était déjà précaire. Maintenant, cette crise socio-économique vient tout simplement ajouter de l’huile sur le feu », déplore Marie Guyrleine Justin, la directrice de Rezo fanm radyo kominotè ayisyen (Refraka), qui participait à une émission d’AlterRadio 106.1 FM [1].

Les marchandes, qui n’ont pas pu étaler ni promener leurs marchandises, à cause de la circulation moribonde, durant les mouvements de protestation des vendredi 6 et samedi 7 juillet 2018, ont subi également des pertes, par le fait qu’elles n’ont pas pu « faire des rentrées économiques », estime, de son côté, l’économiste haïtienne Emmanuela Douyon.

De manière indirecte, les femmes, propriétaires de « très petites entreprises » (Tpe), sont des victimes de ces événements.

Malia, une marchande de légumes, au marché Salomon (au sud-est de Port-au-Prince), n’a pas pu sauver ses marchandises, qui ont été coincées sur la route de Pèlerin 5 (périphérie est) à cause d’un arrêt forcé des camions de transport au cours de l’événement, rapporte AlterRadio.

Des marchandes d’œufs et de figues-bananes se plaignent d’avoir perdu leurs produits, qui ne pouvaient pas être conservés durant trois jours.

« Pour aider les propriétaires de petites entreprises, des crédits à long terme peuvent leur être attribués, à des taux préférentiels, afin de leur permettre de s’approvisionner », préconise Emmanuela Douyon.

« Des emplois temporaires peuvent être également créés, pour faire en sorte que certaines personnes puissent gagner un peu d’argent », ajoute-t-elle.

Chez les organisations féministes, les préoccupations s’accumulent, quant aux effets éventuels de la corruption ambiante sur les femmes.

« De notre côté, nous continuons de lutter, de faire des actions de sensibilisation. Mais le Ministère à la condition féminine et aux droits des femmes (Mcdf) doit assumer ses responsabilités, pour éviter que certaines femmes basculent dans de mauvaises pratiques, à cause de cette nouvelle crise économique », exhorte Marie-Guyrleine Justin.

Le Mcfdf doit commencer à faire des plaidoiries, à élaborer des stratégies, susceptibles d’aider les femmes les plus touchées par cette crise, souhaite la directrice de Refraka. [dj jf gp 13/07/2018 14:00]


[1Espas Fanm Magazine, diffusé le jeudi 12 juillet 2018 (3:00 am, 7:00 am, 11:00 am, 3:00 pm, 7:00 pm, 11:00 pm)