P-au-P., 10 juil. 2018 [AlterPresse] --- La Presse internationale a suivi de très près les derniers événements en Haïti, à savoir les violences ayant suivi l’annonce, le vendredi 6 juillet 2018, par les autorités, d’une augmentation des prix de l’essence de 38%, du diesel de 47% et du kérosène de 51%.
Face aux violences, la mesure a été suspendue le samedi 7 juillet 2018 « jusqu’à nouvel ordre ».
Haïti : gérer la pénurie dans la capitale après trois jours de violence, titre l’Agence France Presse(Afp)
Repris par plusieurs médias, dont Libération et Lapresse.ca, cet article fait état dune quantité de femmes et de jeunes filles qui attendaient dans le calme et l’ordre devant les rares fontaines rouvertes, le lundi 9 juillet. « Je marche depuis une heure dans la rue, je ne trouve pas d’eau potable », se désolait pour sa part Rosaline Guerrier, un petit bidon vide à la main. « Jamais le pays n’a été dans un tel état, on subit tellement maintenant », a témoigné cette femme de 60 ans qui préférait ne pas débattre de politique, lit-on sur Afp, Libération et Lapresse.ca.
Radio France internationale (Rfi) relève l’incertitude qui demeure en Haïti, après les vagues de violence qu’a connues le pays depuis le vendredi 6 juillet 2018, dans l’après-midi, et qui ont causé la mort d’au moins quatre personnes.
¨La première France TV¨ traduit la même incertitude en soulignant que la capitale haïtienne oscille entre des scènes d’anarchie et de timides signes de retour à la normalité, après des jours d’intenses violences déclenchées par l’annonce, depuis suspendue, d’une hausse importante des prix des carburants.
La colère gronde en Haïti, titre Le devoir
Cet article fait état de certains signes de retour à la normalité, après des jours d’intenses violences déclenchées par la décision du gouvernement — depuis suspendue — d’augmenter le prix des carburants.
Libération relève le témoignage d’Alphonse Charles, un jeune homme qui prenait quelques photos de ce qui restait de sa voiture qui a été incendiée. « J’accuse le coup, mais c’est la réalité du pays : dès lors qu’on vit en Haïti on est fâché, frustré face à la façon dont les choses sont gérées par les politiciens », dit-il calmement devant la carcasse brûlée de son véhicule. « Je dois continuer à vivre, on ne va pas se laisser emporter pour ça seulement ».
Haïti en état de siège, titre Le Pélican, un journal de St Martin. L’annonce de la hausse des prix du carburant à la pompe a provoqué l’ire de la population et une vague de colère et de protestation à Port-au-Prince et dans des villes de province.
Radio Canada mentionne la recommandation faite par Ottawa à ses ressortissants pour qu’ils ne se rendent pas en Haïti. Tandis que Miami Herald rappelle que plusieurs companies aériennes avaient ajourné leurs vols sur Haïti, au fort des violences des derniers jours.
L’Agence France presse (Afp) précise que, avant même la mesure controversée de la hausse des prix du carburant à la pompe, mesure suspendue par après, le premier ministre Jack Guy Lafontant, nommé en mai 2017, était déjà très critiqué pour son inaction. Les députés, dont la majorité est acquise au président Jovenel Moïse, avaient commencé la semaine dernière un débat pour statuer sur son avenir, rappelle l’Afp. Le recul du gouvernement, après moins de 24 heures, pourrait mettre un terme à son mandat et entraîner la chute du gouvernement, commente l’agence.
Parallèlement, l’Afp et tvanouvelles.ca estiment que, lors de son discours d’une vingtaine de minutes, le chef de l’État, accompagné de son épouse, n’a pas fait d’importantes annonces face à l’ampleur des destructions, mais qu’il a tout simplement adressé un mot de soutien aux victimes. [vs gp apr 10/07/2018 15:00]