P-au-P, 26 juin 2018 [AlterPresse] --- 44 décès par balles, sur un nombre de 46 recensés, ont été enregistrés dans la zone métropolitaine de Port-au-Prince, du vendredi 1er au lundi 18 juin 2018, indique à AlterPresse la Commission épiscopale Justice et paix (Jilap) de l’église catholique romaine en Haïti.
Au cours de la période, 37 cas de décès par balles ont été dénombrés à Port-au-Prince, Martissant et Delmas, 5 dans la municipalité de Carrefour (sud) et 4 à Croix-des-Bouquets (au nord-est de la capitale, Port-au-Prince).
La recrudescence de l’insécurité, constatée dans le pays, serait liée au laxisme des autorités, dénoncent différentes organisations de droits humains.
« Il aurait pu y avoir plus de dégâts. Mais jusqu’à présent, grâce à Dieu, il n’y a pas trop de dégâts. On peut toujours entendre des coups de feu. Mais, on ne peut pas dire qu’il y a 10 ou 20 morts » dans la péripérie sud de la capitale, a tenté de justifier, voire de banaliser, le premier ministre Jack Guy Lafontant, en conférence de presse, le jeudi 14 juin 2018, sur le regain d’actes de bandistisme dans les quartiers populaires dénommés « Cité de Dieu » et Site letènèl.
De telles déclarations d’un chef de gouvernement d’Haïti sont qualifiées d’irresponsables. Elles ont été vivement critiquées par diverses organisations sociales.
Justement, depuis plusieurs semaines, les cas d’insécurité et de tension sont légion, presque quotidiennement, dans la périphérie sud de la capitale, Port-au-Prince.
Lundi après-midi 25 juin 2018, des barricades de pneus usagés enflammés ont été érigées dans la zone par des mains inconnues, tandis que des tirs sporadiques d’armes ont été entendus par passantes et passants, riveraines et riverains. Ce qui a forcé les automibilistes à bifurquer et à tenter d’emprunter le boulevard Harry Truman et d’autres rues adjacentes, pour éviter de devenir des victimes collatérales...
Les unités policières n’étaient pas présentes...
Autre fait, qui dément l’interprétation de la situation par Jack Guy Lafontant, il devient de plus en plus dangereux, pour les citoyennes et citoyens, d’emprunter la route des Dalles (sur les hauteurs de Martissant), en passant par Gran Ravin, tant les gangs armés continuent de semer la terreur, au vu et au su des autorités judiciaires.
La semaine dernière, un chauffeur de transport public, dans lequel se trouvaient plusieurs passagères et passagers, a été apostrophé par un chef de gang à Gran Ravin, qui lui reprochait d’avoir choisi de passer par cette zone.
Des passagères et passagers ont été pris d’anxiété au vu d’un long fusil, que détenait ce chef de gang, qui, visiblement, sans froid aux yeux, poursuivait ses opérations de terreur sur les citoyennes et citoyens...
Parallèlement, en différents quartiers, un autre phénomène de personnes se dénommant manm baz rançonnent, à longueur de journée, avec beaucoup de menaces et d’agressions, nombre de citoyennes et citoyens. Depuis plusieurs mois, c’est une réalité préoccupante pour citoyennes et citoyens, qui constatent, malheureusement, une absence de dispositions institutionnelles, susceptibles de prévenir ces cas d’agression permanente dans les rues de la capitale.
Arborant un air menaçant, parfois portant des sacs à dos, dont le contenu est ignoré, ces manm baz pressent toutes celles et toux ceux, qu’ils abordent, à leur verser de l’argent à tout bout de champ, pour, apparemment, aller prendre du café. Sinon... [jf emb rc apr 26/06/2018 10:18]