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Plaidoyer pour une fiscalité au service de la politique énergétique en Haïti

P-au-P, 20 juin 2018 [AlterPresse] --- Un colloque a eu lieu, le mardi 19 juin 2018 à Port-au-Prince, autour du thème « la fiscalité, instrument au service de la politique énergétique ».

Toute fiscalisation, toute régulation du secteur énergétique doit être accompagnée d’une culture de l’énergie, a souligné l’économiste et politologue Joseph Harold Pierre, lors du colloque, organisé par l’Observatoire de l’énergie en Haïti (ObservEH), et auquel a assisté l’agence en ligne AlterPresse.

La fiscalisation de l’énergie c’est surtout une question politique. Par conséquent, l’État doit s’en informer avant de procéder à toute fiscalisation, avance-t-il.

Il appelle à fonder toute régulation sur les théories du marché.

L’électricité demeure, pour Pierre, la source énergétique la plus importante et la plus efficace en rapport à la croissance économique.

Le président Jovenel Moïse a réitéré, à plusieurs reprises, sa promesse de doter le pays d’électricité publique 24h/24.

Subventionnée par l’Etat à hauteur de 200 millions de USD par an, l’Electricité d’Haiti (Ed’h) connait, depuis quelques temps, d’énormes déficits de recettes.

Un accord avec le Fond monétaire international (Fmi) prévoit un retrait de la subvention à l’Ed’h ainsi qu’une augmentation substantielle du coût de l’abonnement électrique.

Pour sa part, l’ingénieur Paolo Chilosi a exhorté les autorités étatiques « à défiscaliser tous les produits qui consomment moins d’énergie et à taxer tous ceux qui en consomment plus ».

La fiscalité énergétique consiste à avoir les mêmes services en utilisant moins d’énergie, explique-t-il.

Il existe un marché énergétique qui ne se prête pas à la création d’entreprises dans ce secteur, constate Chilosi, lors du colloque organisé sous le haut patronage du Bureau de monétisation des programmes d’aide au développement (Bmpad). [rsc emb gp apr 20/06/2018 14 :15]