P-au-P, 05 juin 2018 [AlterPresse] --- La république d’Haïti s’est abstenue lors du vote d’une résolution ouvrant la voie à une suspension du Vénézuéla de ll’Organisation des Etats américains (Oea).
19 pays ont voté en faveur de cette résolution, tandis que 4 ont voté contre. 11 pays, en majorité des pays de la communauté économique des Caraïbes (Caricom), dont Haiti, ont fait abstention.
Ce vote est intervenu à l’occasion de l’Assemblée générale de l’Organisation des Ëtats américains.
Haïti faisait l’objet de fortes pressions de la part des Etats-Unis d’Amérique pour voter à l’encontre du Vénézuéla.
L’administration du président Donald Trump, par l’organe du vice-président Mike Pence, demandait instamment à l’Oea et ses membres d’intensifier la pression sur le gouvernement du Vénézuéla, de sorte que celui-ci rétablisse l’ordre constitutionnel.
Les Etats-Unis d’Amérique ne reconnaissent pas la légitimité des élections du 20 mai 2018, qui ont vu la réelection à la présidence de Nicolás Maduro.
Dans les milieux diplomatiques, l’abstention d’Haïti, lors de ce vote à l’Oea, est perçue comme ¨un vote contre non agressif¨.
Les rapports historiques, très forts entre Haïti et le Vénézuéla, ainsi que l’appui substantiel, apporté, depuis 2006, par le Vénézuéla, à travers le programme Petrocaribe, auraient motivé cette solidarité (mitigée pours cause de pressions Etatsuniennes), exprimée par Haïti à l’endroit du Vénézuéla.
A travers l’accord Petrocaribe, dont la signature remonte au 14 mai 2006, l’administration politique à Caracas permettait à Haïti, à l’instar des autres pays de la région, de se pourvoir en carburant au Vénézuela à des tarifs préférentiels.
Deux rapports, produits par des commissions sénatoriales d’enquêtes, en Haïti, ont fait état de la dilapidation des fonds Petrocaribe par une quinzaine de personnalités, dont deux anciens ministres, d’anciens ministres, d’anciens directeurs généraux et des responsables de firmes de constructions.
Intégrer Haïti au programme Petrocaribe est une façon pour le Vénézuéla de payer une dette historique envers Haïti, avait indiqué un responsable vénézuélien lors de la signature de cet accord.
« C’est une dette, non seulement envers le président (Alexandre) Pétion, mais aussi envers des milliers et des milliers d’Haïtiens, qui ont lutté, à côté de Miranda, pour la liberté du Vénézuéla et celle de toute l’Amérique latine », avait rappelé Vicente Rangel, qui parlait (à l’époque) au nom du président d’alors, Hugo Chavez, de regrettée mémoire. [vs gp apr 05/06/2018 20:00]