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Environnement / Saison cyclonique 2018 : Revendications pour des logements durables dans les sections communales du Sud d’Haïti

De notre envoyé spécial Ronald Colbert

Les Cayes (Haïti), 1er juin 2018 [AlterPresse] --- Plusieurs sections communales sont inondées, avec les pluies enregistrées depuis le mois d’avril 2018 dans le Sud d’Haïti. Des précipitations, accompagnées de forts vents, ont frappé, de nouveau, le Sud, les nuits du mercredi 30 au jeudi 31 mai 2018, et du jeudi 31 mai au vendredi 1er juin 2018.

Des récoltes de riz, de pois… sont compromises. Il y a, aujourd’hui, une surbondance d’eau, causée par les dernières pluies, dans différentes sections communales du Sud d’Haïti, témoignent à AlterPresse plusieurs paysannes et paysans.

L’Etat haïtien doit, en urgence, tâcher d’établir des abris provisoires dans différentes localités du Sud. Parallèlement, un programme de construction d’au moins 100,000 logements durables, décents et définitifs, doit être mis en œuvre dans toutes les sections communales du Sud d’Haïti, pendant les cinq années à venir (d’ici l’année 2023).

Telles sont les revendications, exprimées par un collectif de représenetantes et représentants de sections communales dans le Sud, en guise de prévention d’éventuels désastres durant la saison cyclonique 2018, entamée ce vendredi 1er juin 2018.

« Ce programme de revendications (du Sud d’Haïti) s’avère important et urgent pour toutes les communanutés dans le département du Sud, généralement traversé par les cyclones majeurs (et où passe une faille sismique, de Tiburon jusqu’à Kenscoff, dans le département de l’Ouest). De plus, avec le réchauffement climatique, les cyclones tendent à devenir plus violents et plus terribles, au-delà même des saisons spécifiques ».

L’ensemble de ces revendications et constats sera bientôt transmis à différences instances étatiques, centrales et départementales.

Ce cri est la première étape d’une mobilisation, visant à porter l’attention sur la nécessité de logements durables, décents et définitifs, dans les sections communales du Sud d’Haïti.

Des représentantes et représentants de sections communales de Torbeck, de Chantal, de Camp Perrin, de Saint-Louis du Sud et de Port-Salut ont fait part de leurs desiderata, en conférence de presse, donnée le 1er juin 2018 au bureau, aux Cayes, de Konbit pou ranfòse aksyon lakay (Koral).

Des logements durables, décents et définitifs, constituent un des droits fondamentaux des êtres humains, partout sur la planète Terre, a rappelé le regroupement des représentantes et représentants paysans de diverses sections communales dans le Sud, à cette conférence de presse, à laquelle a assisté l’agence en ligne AlterPresse.

Au moment de la conférence de presse du vendredi 1er juin 2018, une tension a régné dans la ville des Cayes, avec une manifestation de commerçantes et commerçantes contre le maire principal Jean Gabriel Fortuné. La manifestation a été marquée par des jets de pierres et des barricades de pneus usagés enflammés, en plusieurs endroits.

Objectif de la manifestation du vendredi 1er juin 2018 : protester contre l’intention du conseil municipal des Cayes de déplacer, vers une zone présentement marécageuse et non encore assainie, du marché public des Cayes.

Les manifestantes et manifestants dénoncent également le projet de déguerpissement des commerçantes et commerçants du marché public, sans la préparation et la mise à disposition d’un nouvel espace approprié de marché public.

Bref historique des revendications des sections communales du Sud en faveur de logements durables

Les revendications, rendues publiques le 1er juin 2018, découlent d’un atelier de réflexion, sur les logements dans les sections communales (du Sud), déroulé les mercredi 23 et jeudi 24 mai 2018 à la salle de conférence du Développement communautaire chrétien d’Haïti (Dcch) à Laborde (Cayes).

A cet atelier de 2 jours, sur des logements durables décents dans les sections communales du Sud, ont été, tour à tour, décrites les réalités de logements dans les sections communales de Camp Perrin, Chantal, Torbeck et de Saint-Louis du Sud.

Y ont été également abordées les actions conduites par l’Entreprise publique de promotion des logements sociaux (Eppls), l’Association haïtienne d’assistance agricole, médicale, éducative et sociale (Ahames), l’Institut de technologie et d’animation (Iteca), la Caritas et l’organisation Konbit pou ranfòse aksyon lakay (Koral), en termes de réparation et de construction de logements dans les sections communales.

Les participantes et participants ont également discuté du programme gouvernemental de logements dans les sections communales, élaboré par le Ministère de la planification et de la coopération externe (Mpce).

Pour des solutions durables en faveur de logements durables décents dans les sections communales

L’Etat n’a apporté aucune réponse concrète pour soulager les maux, endurés par la population (enfants, grandes personnes et autres catégories) des sections communales du Sud d’Haïti, après le passage du cyclone Matthew, les lundi 3 et mardi 4 octobre 2016, relèvent les représentantes et représententants paysans.

En divers endroits, non seulement l’assistance n’est jamais arrivée, mais aussi les représentants de l’Etat ne se sont jamais rendus pour dresser un bialn des dégats causés par le cyclone Matthew.

En ce début de saison cyclonique 2018, les promesses de préparation institutionnelle sont encore faites, comme d’habitude chaque année. Les institutions internationales humanitaires et les directions d’entités étatiques font des déclarations, annoncent des réunions autour de consignes d’alerte et de protection de la population.

Mais, dans la réalité, depuis le passage, il y a 18 mois, du cyclone Matthew sur Haïti, « les habitantes et haibitants des sections communales dans le Sud d’Haïti n’ont pas de toit pour se protéger du soleil et de la pluie, voire d’éventuels cyclones ».

Beaucoup continuent de résider sous des baches en mauvais état, sous des débris de tôles et de poteaux recueillis de maisons endommagées et détruites lors du passage du cyclone Matthew.

« Même un pied de banane semble plus solide que les abris, où nous survivons depuis octobre 2016 ».

Les maisons, dans les sections communales, sur le territoire d’Haïti, sont généralement faites de matériaux, qui ne peuvent supporter : ni les secousses sismiques, ni les forts vents associés aux cyclones.

Face à cette situation, il convient d’œuvrer pour l’implantation de logements durables, à construire et aménager suivant les techniques parasismiques et anticycloniques, souhaitent les représentantes et représentants paysans dans diverses sections communales du Sud d’Haïti. [rc apr 1er/06/2018 16:00]