P-au-P, 29 mai 2018 [AlterPresse] --- Il faut promouvoir l’éducation sexuelle des femmes pour répondre à leurs problèmes de santé en Haïti, encouragent plusieurs intervenantes et intervenants, lors d’une conférence-débats, à laquelle a assisté l’agence en ligne AlterPresse, le lundi 28 mai 2018.
La vulnérabilité de la femme haïtienne est considérée comme l’une des sources des différents problèmes sanitaires, auxquels elle fait face, estiment les panélistes, à l’occasion de la journée internationale d’action pour la santé des femmes, célébrée à Port-au-Prince le 28 mai 2018.
Ils ont soulevé plusieurs points, liés aux problèmes d’accès des femmes aux soins de santé et à leur qualité, à la capacité d’accueil des centres hospitaliers, aux grossesses précoces et à l’inadéquation de certains textes ou certaines propositions de loi régissant la profession de médecine en Haïti.
Une information de qualité doit permettre à la femme de bien prendre soin de son corps et de sa sexualité, soutiennent-ils.
« Cette éducation sexuelle doit participer à une déconstruction des représentations stéréotypiques et des conceptions erronées, qu’ont les femmes, face à leurs maladies », souligne la militante féministe des droits humains, Danièle Magloire, qui intervenait à cette conférence.
Elle critique l’idée mécanique, qui rattache la santé des femmes à la seule fonction de reproduction.
« La femme ne peut pas se définir uniquement à partir de son potentiel de procréation. Elle existe indépendamment de ce potentiel », fait remarquer Danièle Magloire.
Le directeur de la santé de la famille (Dsf) au Ministère de la santé publique et de la population (Mspp), le docteur Reynold Grand-Pierre, plaide, pour sa part, en faveur de la planification familiale.
La planification familiale, comme instrument, n’empêche pas les femmes d’enfanter, mais leur permet d’enfanter au moment voulu et d’espacer les naissances, précise le chef de la Dsf.
L’âge moyen des premiers rapports sexuels diminue d’année en année pour les garçons de 13 à 14 ans et les filles de 16 et 18 ans, se réjouit Grand-Pierre.
« On ne peut pas concevoir une bonne médecine, sans un système d’assurance fiable et une résidence appropriée pour les professionnels de la santé », souligne Me. Jean Joseph Exumé.
Les textes de loi doivent mettre en exergue les droits des patientes et patients, affirme Exumé, tout en encourageant les organisations de la société civile à continuer à se battre pour une autre législation haïtienne.
D’ailleurs, le code pénal ainsi que le code d’instruction criminelle du pays datent de 1835, regrette Exumé.
Organisée par le Collectif du droit à la santé sexuelle et reproductive (Dssr), à l’occasion de la journée internationale d’« Action pour la santé des femmes, la conférence-débats s’est déroulée autour du thème se dwa fanm pou jwenn bonjan swen sante (« Les femmes ont droit à de bons soins de santé »).
Cette activité a réuni plusieurs représentantes d’organisations de femmes, dont Rezo fanm radyo kominotè ayisyen / Refraka (le Réseau des femmes des radios communautaires haïtiennes) et Solidarite fanm ayisyèn (Sofa). [fb emb vs apr 29/05/2018 11:55]