P-au-P, 28 mai 2018 [AlterPresse] --- Des secteurs politiques encouragent des réflexions approfondies sur les relations diplomatiques qu’entretient Haïti avec les autres pays, dans des interviews accordées à l’agence en ligne AlterPresse.
Ces réflexions approfondies doivent être axées sur la manière dont l’Exécutif entend défendre les intérêts diplomatiques du pays, précise le coordonnateur de la plateforme politique Mouvement patriotique populaire dessalinien (Mopod), l’agronome Jean André Victor.
Cette position fait suite au départ du président Jovenel Moïse, le samedi 26 mai 2018, en direction de Taïwan, dans le cadre du renforcement des liens diplomatiques d’Haïti avec cette île.
Jovenel Moïse et les autorités taïwanaises devraient signer un accord de prêt de 150 millions de dollars, destinés au secteur de l’énergie.
Jean André Victor exhorte le chef de l’Etat à bien défendre la politique intérieure du pays.
« Nous ne pouvons pas aller nous battre (uniquement) au profit de quelques millions à recevoir de Taïwan. Il faut des dossiers à long terme, fondés sur une approche globale capable de développer le pays à partir des opportunités de la communauté internationale », recommande le dirigeant politique, mettant en garde contre ¨toute négociation sous la table¨.
De son côté, le vice-président du parti Fusion sociaux démocrates (Fusion) souhaite la prise en compte de certains paramètres dans les choix diplomatiques du pays.
Le pays a le droit de décider et de désigner les pays avec lesquels il entend nouer des relations diplomatiques, admet Jean Alix Richard.
Toutefois, il se questionne sur les intérêts d’Haïti par rapport à la Chine continentale ou Taïwan.
L’on ne décide pas du jour au lendemain de rompre avec des traditions politiques en ce qui concerne des relations internationales, en se basant sur de simples caprices, relève le vice-président de la Fusion.
Le pays doit faire des choix qui lui sont propres, et du coup, assumer les conséquences qui en résultent, souligne Jean Alix Richard.
Accompagné du ministre des affaires étrangères, Antonio Rodrigue, quelques membres de son cabinet et de quelques parlementaires dans le cadre de cette visite, le président Jovenel Moïse sera de retour le samedi 2 juin 2018.
Aujourd’hui, seulement 18 Etats, parmi lesquels le Vatican et des nations du Pacifique, d’Amérique latine (Honduras, Guatémala) et de la Caraïbe (Haïti), reconnaissent Taïwan, l’île séparée de fait de la Chine communiste depuis 1949.
Après la République Dominicaine, le plus récent allié perdu par Taïwan, dans le cadre de la campagne menée par Pékin pour isoler l’île rebelle, est le Burkina Faso, en Afrique de l’ouest. [fb emb vs apr 28/05/2018 12 :10]