P-au-P, 24 mai 2018 [AlterPresse] --- Des organisations syndicales et populaires [1] projettent d’organiser, le vendredi 25 mai 2018, un sit-in devant plusieurs institutions publiques contre la décision gouvernementale d’augmenter, le mois prochain, les prix des produits pétroliers.
Le sit-in se tiendra devant les ministères de l’économie et des finances, des affaires sociales et du travail, de la justice et de la sécurité publique, ainsi que l’Office d’assurance véhicules contre tiers (Oavct), précise une note des syndicats, transmise à l’agence en ligne AlterPresse.
Les organisations appellent la population, notamment les syndicalistes, les travailleurs révoqués, les ouvriers, paysans, marchands, enseignants, étudiants, élèves et chômeurs à prendre part au sit-in.
Ce dernier vise également à réclamer un salaire minimum de 1 000 gourdes (Ndlr : US $ 1.00 = 68.00 gourdes ; 1 euro = 85.00 gourdes ; 1 peso dominicain = 1.60 gourde aujourd’hui) et de véritables accompagnements sociaux en faveur des travailleuses et travailleurs.
Les lundi 21 et mardi 22 mai 2018, des ouvrières et ouvriers ont manifesté dans les rues de Port-au-Prince, pour exiger 1,000.00 gourdes comme salaire minimum, entre autres.
Le salaire minimum journalier, dans différentes branches, dont celle de la sous-traitance, est actuellement de 350.00 Gourdes.
Le sit-in donnera aussi l’occasion d’exiger la réintégration de tous les travailleurs révoqués arbitrairement dans l’administration publique et dans les usines.
Ces organisations syndicales et populaires se solidarisent avec les mouvements des ouvriers dans les rues et la grève des employés à l’Oavct.
Les employés ont déjà observé plusieurs arrêts de travail pour exiger le départ d’une commission technique mandatée par le gouvernement en vue de la restructuration de ladite institution.
La grève des employés protestataires a fait suite à la publication d’une circulaire de la commission technique de restructuration de l’Oavct leur demandant de soumettre, avant le 3 avril, leur cv accompagné d’une lettre de recommandation obligatoire.
Ces pièces ont été exigées aux membres du personnel de l’institution dans le cadre du processus de restructuration lancé au sein de l’Oavct.
Un mouvement de protestation des employés protestataires ayant débouché sur la révocation de leur ancien directeur, Elie Blaise, a paralysé, en 2017, des services au niveau du bureau central et des bureaux régionaux de l’Oavct pendant plusieurs semaines.
Par ailleurs, ces organisations demandent à la justice de mettre la main au collet de toutes les personnes soupçonnées d’implication dans la dilapidation des fonds PetroCaribe.
D’un autre côté, elles souhaitent aussi de bonnes réformes au sein de l’Université d’Etat d’Haïti (Ueh) ainsi que la réintégration de tous les étudiants expulsés de l’Ueh.
Elles demandent justice pour l’étudiant John Rock Gougueder Jean, heurté le 12 juin 2017, par le véhicule du doyen de la Faculté d’Ethnologie, Jean Yves Blot, lors d’un mouvement de protestations estudiantines pour exiger la réintégration des étudiants mis à la porte.
Les responsables du rectorat avaient expulsé plus d’une quinzaine d’étudiants, dont douze de la Faculté des sciences humaines (Fasch), pour leur implication présumée dans le sabotage des bâtiments du rectorat, de la direction des études post graduées et autres exactions qui leur sont reprochées.
Les activités académiques sont paralysées à la faculté d’Ethnologie depuis le mois de juin 2017, suite à l’incident dans lequel est impliqué Blot. [emb vs apr 24/05/2018 12 :20]
[1] Les organisations syndicales et populaires signataires de la note sont le syndicat des employés de l’Oavct (Seoavct), l’Association nationale des camionneurs haïtiens (Anac), les Chauffeurs syndiqués de transporteurs haïtiens (Csth), le Mouvman 22 Janvye (M-22), la Coalition des syndicats et des groupes sociaux (Cosegso), la Coalition des patriotes pour la défense d’Haïti (Cpdh), le Syndicat national des employés révoqués haïtiens (Rasin) et le Réseau syndicat pour la modernisation du transport d’Haïti (Rsmth).