P-au-P, 21 mai 2018 [AlterPresse] --- Des ouvrières et ouvriers ont manifesté à nouveau dans les rues de la capitale Port-au-Prince pour exiger 1,000.00 gourdes (Ndlr : US $ 1.00 = 68.00 gourdes ; 1 euro = 85.00 gourdes ; 1 peso dominicain = 1.60 gourde aujourd’hui) comme salaire minimum, aobservé l’agence en ligne AlterPresse.
Démarrée devant les locaux du parc industriel métropolitain, de la Société nationale des parcs industriels (Sonapi), la manifestation a parcouru diverses zones de la capitale, Port-au-Prince, notamment Delmas 18, les rues Montalais et Pavée, avant de se rendre devant le parlement haïtien au Bicentenaire (centre-ville).
Une proposition de loi, concernant un salaire minimum vital en faveur des travailleuses et travailleurs, est déjà déposée à la chambre des députés, rappelle le député Jean-Robert Bossé, prenant la parole devant la foule de manifestantes et manifestants.
Il demande à toutes les ouvrières et à tous les ouvriers de rester mobilisés pour faire échec à la tentative du pouvoir d’augmenter les prix des produits pétroliers sur le marché national.
Pour sa part, le député Manès Louis critique vertement le Conseil supérieur des salaires (Css), qui, de 2009 à nos ours, n’a jamais augmenté, de manière substantielle, le salaire des ouvrières et ouvriers.
Manès Louis souhaite la mise en place d’une autre structure de Css, beaucoup plus indépendante de l’Exécutif.
Avant de terminer sa course, la manifestation a été un peu perturbée au niveau de la route de l’aéroport international de Port-au-Prince, où les forces de l’ordre ont fait usage de gaz lacrymogènes.
Les manifestantes et manifestants se disent déterminés à continuer la lutte jusqu’à la satisfaction de leurs revendications.
Le porte-parole de la Plateforme syndicale des usines textiles (Plasit, en Créole), Télémarque Pierre, qui participait au défilé, appelle le gouvernement à fournir de réels accompagnements sociaux aux ouvrières et ouvriers, notamment des subventions alimentaires et l’accès à des logements décents.
Dalove Jérémie, une manifestante, demande à l’administration en place d’augmenter le salaire minimum, en vue de soulager la misère des travailleuses et travailleurs.
Le lundi 21 mai 2018, les ouvrières et ouvriers avaient aussi gagné les rues de la capitale pour réclamer une augmentation du salaire minimum à 1,000.00 gourdes, la réintégration, avec des compensations, des ouvrières et ouvriers révoqués « arbitrairement et illégalement », et des accompagnements sociaux pour toutes les ouvrières et tous les ouvriers sans distinction.
Un arrêté présidentiel, pris à la fin du mois de juillet 2017, fixe le salaire minimum journalier, dans différentes branches, dont celle de la sous-traitance, à 350.00 gourdes au lieu des 800.00 gourdes, réclamées par les syndicats à l’époque.
Lors d’une conférence de presse, le lundi 22 mai 2018, sur l’ajustement des prix des produits pétroliers, le titulaire du Ministère de la culture et de la communication (Mcc), Guyler C. Delva, a réitéré la volonté du gouvernement de procéder à un nouvel ajustement des prix des produits pétroliers, le mois prochain.
Delva a aussi exhorté la population à garder le calme et la sérénité, et à fuir toute tentative de troubles sociaux et d’actes de vandalisme. [jep emb apr 22/05/2018 13 :35]