P-au-P, 22 mai 2018 [AlterPresse] --- En prévision de l’augmentation des prix des produits pétroliers, le ministre de la communication Joseph Guyler C. Delva a exhorté la population à garder le calme et la sérénité et à fuir toute tentative de troubles sociaux et d’actes de vandalisme.
Cet appel a été lancé lors d’une conférence de presse, le lundi 22 mai 2018, autour de l’ajustement des prix du carburant, annoncé pour le mois prochain.
Il a tenu à informer que les autorités policières et judiciaires prendront toutes les mesures afin de neutraliser les fauteurs de troubles, indique une note du ministère de communication dont a pris connaissance l’agence en ligne AlterPresse.
Le gouvernement a réitéré sa volonté de procéder à ce nouvel ajustement des prix des produits pétroliers.
Sous l’ancien gouvernement d’Enex Jean-Charles, il y a eu, en août 2016, un ajustement, à la hausse, des prix du carburant, qui a suscité un vif tollé dans le pays.
Le ministre de la communication a apporté certaines précisions en rapport à l’ajustement prochain des prix des produits pétroliers.
Haïti n’a jamais respecté le prix normal du carburant à cause de la subvention accordée par l’État. Les prix des produits pétroliers ne dépendent pas de l’État, mais de leur évolution sur le marché international, a-t-il avancé.
Il a précisé qu’il ne s’agira pas d’une augmentation des prix, mais d’un ajustement.
Des ouvrières et ouvriers ont investi, le lundi 21 mai 2018, les rues de la capitale Port-au-Prince en vue de mettre en garde le gouvernement contre la décision d’augmenter les prix des produits pétroliers.
Une telle mesure risque d’aggraver la situation - déjà fragile - des ouvriers, dans le contexte actuel où le taux d’inflation est estimé à plus de 13 %, arguent-ils.
Ils réclament de préférence une augmentation du salaire minimum des ouvriers à 1 000 gourdes (Ndlr : US $ 1.00 = 68.00 gourdes ; 1 euro = 85.00 gourdes ; 1 peso dominicain = 1.60 gourde aujourd’hui)
À la fin du mois de juillet 2017, le président Jovenel Moise a paraphé l’arrêté, fixant le salaire minimum journalier dans différents secteurs, dont celui de la sous-traitance, établi à 350.00 gourdes au lieu des 800.00 réclamées par les syndicats à l’époque.
Plusieurs organisations sociales et étudiantes ont manifesté contre cette éventuelle augmentation des prix du carburant, à l’occasion de la fête du drapeau et de l’Université, le vendredi 18 mai 2018.
Depuis le mois de mars 2018, les prix du carburant sur le marché international sont en hausse, suite à la décision des États-Unis de se retirer de l’accord avec l’Iran sur le nucléaire et les sanctions imposées.
Le baril de Brent a brièvement touché les 80 dollars, la semaine dernière. [emb gp apr 22/05/2018 11 :10]