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Haïti-Social : Des ouvriers manifestent pour un salaire minimum de 1 000 gourdes

P-au-P, 21 mai 2018 [AlterPresse] --- Des ouvrières et ouvriers ont investi, le lundi 21 mai 2018, les rues de la capitale Port-au-Prince pour exiger 1 000 gourdes (Ndlr : US $ 1.00 = 68.00 gourdes ; 1 euro = 85.00 gourdes ; 1 peso dominicain = 1.60 gourde aujourd’hui) comme salaire minimum, apprend l’agence en ligne AlterPresse.

Augmentation du salaire minimum à 1 000 gourdes, réintégration avec des compensations des ouvriers révoqués « arbitrairement et illégalement » et accompagnements sociaux pour tous les ouvriers sans distinction sont parmi les principales revendications des manifestantes et manifestants.

Les autorités étatiques ne respectent pas leurs engagements envers les ouvriers, critique le porte-parole de la Plateforme syndicale des usines textiles (Plasit en créole), Télémarque Pierre qui participait au défilé.

« Nous dénonçons un État au service des patrons », « Nous réclamons 1 000 gourdes comme salaire minimum », « Nous exigeons de l’Office national de l’assurance (Ona) tous les avantages sociaux », « Nous exigeons de l’Office d’assurance accidents du travail, maladie et maternité (Ofatma) des soins de santé », sont parmi les messages inscrits sur les banderoles des manifestants.

« Pour résoudre les différents problèmes auxquels fait face le secteur ouvrier, nous avons envoyé en vain des correspondances au Ministère des affaires sociales et du travail (Mast) et aux présidents des commissions des affaires sociales et du travail au parlement », déplore le porte-parole.

« Aucun ouvrier ne peut vivre avec 350 gourdes dans un pays où l’État n’accompagne pas les plus pauvres. Après avoir payé les frais de transports et de nourriture, il ne reste plus rien à l’ouvrier », avance-t-il.

À la fin du mois de juillet 2017, le président Jovenel Moise a paraphé l’arrêté, fixant le salaire minimum journalier dans différents secteurs, dont celui de la sous-traitance, établi à 350.00 gourdes au lieu des 800.00 réclamées par les syndicats à l’époque.

Le syndicaliste estime que l’augmentation des prix du carburant, annoncée par le ministère de l’économie et des finances pour la fin du mois de juin 2018, va aggraver la situation - déjà fragile - des ouvriers.

Le taux l’inflation estimé à plus de 13 % a déjà de lourdes conséquences sur la vie des ouvriers, souligne-t-il.

Le titulaire du Ministère de la culture et de la communication (Mcc), Guyler C. Delva, a réitéré, ce 21 mai, la volonté du gouvernement de procéder à un nouvel ajustement des prix des produits pétroliers, le mois prochain.

Lors d’une conférence de presse il a insisté sur le fait que, selon lui, l’Etat ne peut plus continuer à subventionner le pétrole, alors que les retombées ne sont pas en faveur des plus vulnérables de la population.

Une autre journée de manifestation est prévue, le mardi 22 mai 2018, pour continuer de réclamer un salaire minimum de 1 000 gourdes. [fb emb vs apr 21/05/2018 16 :40]