P-au-P, 11 mai 2018 [AlterPresse] --- Les déclarations du ministère de la justice sont « graves et irresponsables », fustige l’Association nationale des médias haïtiens (Anmh), dans une note de presse, en date du 10 mai 2018.
L’Anmh appelle le ministère à « prendre garde à toute généralisation inconsidérée susceptible de fragiliser la liberté de la presse et la liberté d’expression dans le pays ».
Tous les membres de la presse font de leur mieux pour se professionnaliser et pour respecter les principes de l’exercice de la profession, souligne l´Anmh, tout en demandant à tous les autres médias et journalistes d’en faire autant.
L’Anmh se dit toujours disposée à apporter son soutien aux efforts des autorités constituées pour combattre les crimes et les violences sous toutes leurs formes.
L’Association des médias indépendants d’Haïti (Amih) estime que le nouveau ministre va trop vite en besogne, en faisant des amalgames dans son communiqué.
Les professionnels de la presse qui donnent la parole à « des bandits » se font complices de ces individus sans foi ni loi qui sèment le deuil au sein des familles haïtiennes, avait dénoncé le nouveau ministre de la justice et de la sécurité Publique, Roudy Aly, dans un communiqué.
« Le fait de donner la parole à un individu poursuivi par la justice ne constitue pas en soi une faute pénale. Et encore moins une complicité », avance le coordonnateur de la Fondation Je Klere, Me Samuel Madistin.
Le communiqué du ministère de la justice constitue, selon lui, une atteinte à la liberté de la presse.
Donner la parole à des gens recherchés par la police est un acte qui relève plutôt de la déontologie du métier de journaliste et non de la justice, nuance-t-il.
Pour sa part, Me Rovelson Apollon, membre de la Commission épiscopale justice et paix (Jilap) de l’église catholique romaine, exhorte l’État à prendre, de préférence, toutes les dispositions nécessaires pour mettre derrière les verrous ceux qui le méritent au lieu de s’en prendre à la presse. [fb vs emb apr 11/05/2018 15 :30]