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L’autorégulation des médias, une nécessité en Haïti

P-au-P, 19 avril 2018 [AlterPresse] --- La nécessité de l’autorégulation du secteur médiatique en Haïti a été au centre d’une table ronde, déroulée à Port-au-Prince, du lundi 16 au mercredi 18 avril 2018, à l’initiative de l’Organisation internationale de la francophonie (Oif), en partenariat avec la Fondation connaissance et liberté (Fokal).

L’autorégulation permettrait de valoriser les bonnes pratiques respectant la déontologie, soutiennent des intervenants à la table ronde, à laquelle a pris part une journaliste d’AlterPresse.

Pour le président du Syndicat national des journalistes de Tunisie (Snjt), Néji Bghouri, l’autorégulation des médias préserve la liberté, aide à réduire l’ingérence de l’Etat, tout en favorisant un travail de qualité.

Le secteur médiatique doit s’organiser et prendre les devants pour faire respecter les pratiques déontologiques y relatives, estime Maude Malengrez de la Fokal.

Lors du lancement de la table ronde, le journaliste Gotson Pierre du Groupe Médialternatif (qui comprend l’agence en ligne AlterPresse et la station en ligne AlterRadio) souligne un contexte, caractérisé par la poussée du numérique et une multiplication des dérives au niveau des pratiques journalistiques et médiatiques.

La tradition, liée à l’engagement démocratique et éthique des médias, tend à s’effriter, alors que celle, ayant rapport à l’autoritarisme en Haïti, persiste, relève-t-il.

Par ailleurs, le fait de ne pas pouvoir accéder aisément aux sources contribuerait aussi à alimenter les rumeurs, déplore-t-il.

L’une des participantes, Edine Célestin, souhaite l’adoption de mesures visant à rendre les journalistes et médias plus respectueux des normes et principes du métier.

Le journaliste Patrick Saint-Pré prône une presse de qualité, qui diffuse des informations utiles, conformément à sa mission.

Selon lui, la société civile devrait avoir un droit de regard sur le fonctionnement de la presse.

Les participantes et participants ont échangé sur différentes thématiques, comme : éthique et responsabilité des médias, journalistes à l’ère du numérique, mécanismes d’autorégulation, garanties normatives de la liberté de presse dans le contexte numérique.

Les discussions ont aussi porté sur l’organisation du secteur de la presse numérique ainsi que sur l’impact des réseaux sociaux et des nouvelles technologies sur les pratiques journalistiques.

Des journalistes, des patrons de divers médias et des représentants d’organisations de droits humains et de la société civile ont pris part à cette activité de réflexion sur les conditions d’un développement sain des médias numériques. [bd emb gp apr 19/04/2018 12 :50]